The Golden Age of Grotesque par Julien Lenormand
« The Golden Age Of Grotesque », longtemps repoussé, cet album tant attendu est vraiment l’album du changement. Car même s’il est vrai que chaque album de Marilyn Manson offre un changement au niveau de la musique et de l’esthétique, « The Golden Age Of Grotesque » marque le début d’une nouvelle ère pour le groupe, celui du divertissement. Manson a toujours été un grand entertainer mais avait toujours pour but la critique et la provocation, il en est autrement aujourd’hui.
Après l’intro très électro passée, on en arrive à l’une des chansons les plus intéressantes musicalement avec ses gros riffs et bourré d’électronique, « This Is The New Shit » commence et Marilyn Manson nous informe dès la premère phrase : Everything has been said before, there's nothing left to say anymore, il a déjà tout dit ! C’est bien là que le bas blesse, ce nouvel album de Manson n’est pas revendicateur pour un sou.
Une fois assimilé le concept, l’album regorge de chansons assez intéressantes musicalement, c’est bien, la production est top il n’y a rien à dire le son est énorme. Un des atouts de ce « The Golden Age Of Grotesque » est l’utilisation beaucoup plus présente de l’électronique qui avait un peu diminué sur les deux précédents opus. Le son est énorme mais cela ne suffit pas pour autant, cet album est un peu fade pour un album de Manson, on a l’habitude a quelque chose de plus comment dire, plus Manson justement. Où est passé la rage, la rebellion ? Des titres comme « Ka-boom Ka-boom » ou « Doll-Dagga Buzz-Buzz Ziggety-Zag » nous semble difficile à croire comme étant des chansons de Marilyn Manson, rien que par leur titre, c’est du pain béni pour les Mansonites et autres gothopoufs de la Tainted Love génération qui vénèrent le révérend mais ne connaissent strictement rien de son parcours. Cet album se résume vraiment à du divertissement, il n’y a pas de véritable message.
Deux titres sortent véritablement du lot, « The Golden Age Of Grotesque », chanson titre qui est peut-être véritablement la seule chanson à nous emmener du côté du Berlin des années 30. Manson nous plonge dans sa folie avec un véritable chef d’œuvre d’inventivité, la mélodie retransmet vraiment cette ambiance cabaret grandiloquent, Manson démontre ses talents de chanteur et joue avec sa voix, une véritable réussite. « Spade », très certainement la chanson la plus sincère, cette chanson est remplie d’émotion, le riff de guitare est très bon et Manson pose sa voix la plus mélodique dessus.
« The Golden Age Of Grotesque » contient bon nombre de hits rock, qui peut plaire à bon nombre, « mOBSCENE », chanson phare de l’album en tête avec son refrain tout droit venu du « Be Aggressive » de Faith No More (plagiat diront certains). Le hit « Tainted Love », reprise du groupe new-wave Soft Cell repris à la sauce rock, est également présent en bonus track à la joie de beaucoup.
Marilyn Manson nous sors donc un « The Golden Age Of Grotesque » où il ne se prend jamais au sérieux dans ses paroles et va même jusqu’à avoir un phrasé rap parfois, et est là pour entretenir son public. Cet album va décevoir bon nombre de fans de l’Antichrist Superstar par son côté divertissant, grotesque. Marilyn Manson lance ses piques dissimulées à l’égard des nouveaux rebels adolescents qui l’écoutent mais leur donne là exactement ce qu’ils veulent, à savoir du hit rock pas trop méchant.