On ne peut faire qu'un Parklife
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1995, la «Battle of Britpop » est à son apogée. Blur sort Country House en single, Oasis eux débarque avec Roll With It le même jour (peut-être la piste la moins intéressante du mythique What’s the Story (Morning Glory).
Blur gagne cette bataille de singles et Country House devient le premier numéro 1 du groupe, Albarn triomphe donc face aux frères Gallagher, même si les petits malins de Blur vendaient leur CD 1£ moins cher que celui d’Oasis (greedy Noel).
C’est cependant la désillusion pour Blur, car le raz-de-marée, « What’s the Story ? (Morning Glory) » détruira les chances de « The Great Escape » d’accéder au panthéon du rock. La pop sautillante et teintée de phrases mélancolique d’Albarn ne résistera pas face aux hymnes de Noel et cela plongera le frontman de Blur dans une semi-dépression qui amènera une profonde remise en question du son du quatuor britannique ; expliquant le virage lo-fi initié par Graham Coxon sur l’éponyme deux ans plus tard.
Et pourtant … Des qualités « The Great Escape » en est remplit, l’album comporte peu de pistes faibles et malgré la longueur chère à tous les albums de cette période, le disque est une réussite. Les critiques sont élogieuses, et l’engouement commercial est de la partie.
L’échec de ce disque c’est surtout son effet « Parklife » bis, et là où l’ainée avait surpris grâce à son rythme, ses textes et son originalité, « The Great Escape » fait plus office de réchauffé. Son compositeur ira même jusqu’à dire qu’il s’agit du plus mauvais disque de sa carrière au côté du très inégal « Leisure ».
Et savoir que « The Great Escape » est le vilain petit canard de la discographie des Londoniens fait relativiser sur l’immense carrière du groupe. N’oublions pas que le disque comporte 3 singles exceptionnels ; The Universal, Country House et Charmless Man qui se hissent facilement parmi les incontournables du groupe et que le reste est d’une grande qualité à l’image du psychédélique Fade Away ou du groovy Top Man. Best Days et He Thought of Cars apportent une mélancolie et illustrent le thème de la solitude cher à Damon à cette époque. Stereotypes et It Could Be You véhiculent quant à elle l’énergie essentielle à un disque de Britpop réussi.
Les 10 premières pistes sont d’une réussite insolente, les mélodies d’Albarn et la guitare génialement crispée de Coxon forment un album exceptionnel mais la galette traine en longueur… Elle s’achève avec trois-quatre chansons moins intéressantes (Ernold Same, Globe Alone, Dan Abnormal et Yuko & Hiro) qui viennent gâcher un peu le tableau malgré la présence de la vitaminée Entertain Me.
Malgré tout cela, aujourd’hui personne n’en parle et peut-être qu’avec un Wonderwall, « The Great Escape » aurait la reconnaissance qu’il mérite… I said maybe…
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Créée
le 14 juin 2016
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2 commentaires
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