The Great Southern Trendkill restera à jamais associé à sa chanson homonyme, symbolisée elle-même par le cri destructeur de Phil Anselmo qui ouvre les hostilités dès les premières secondes. Idéal pour servir de réveil ou pour faire peur aux gens.
Avant-dernier album studio des Texans, The Great Southern Trendkill combine tout ce que Pantera fait de bien depuis Cowboys From Hell. La colère est présente, le groove aussi, le son Dimebag, la foudre Vinnie, bref, la panthère est au sommet de sa forme, et n’aura jamais rugi d’un accent aussi texan.
Comme dit, le titre homonyme est mythique. Il y a certes le petit feulement mignon de Phil, mais aussi le riff de Dimebag qui fait péter, avec lourdeur burnée et virtuosité maîtrisée, avec des moments de fureur extrême soutenus par une section rythmique dévastatrice. Le refrain est un condensé de rage pure, il est jouissif de hurler le titre du morceau avec Anselmo !
D’autres morceaux comme Drag the Waters ou le duo Suicide Note allient la brutalité avec le groove inhérent au groupe, tout en gardant le son bien sudiste bien ricain, avec un Phil comme un poisson dans les eaux du bayou qui régale avec son chant.
Le chef d’œuvre Floods se démarque par son côté progressif et plus long, mêlant chant clair et arpêges, solo épique et batterie furieuse, mais surtout cet inoubliable passage où les instruments broient tout leur passage, Dimebag se muant en Attila et ravageant l’innocence à chaque pas guitaristique. Énorme.
Un mot aussi sur le défoulant Sandblasted Skin, bien bourrin bien comme on aime. Toujours un grand plaisir de beugler « The trend is over ! » avec le doucereux et délicat Phil Anselmo, puis de se laisser porter par le riff panteresque qui va avec. Une longue pause au milieu qui déboussole, et on est reparti !
Encore une fois, Pantera évolue tout en parvenant à conserver sa substance. Cette galette au serpent est un témoignage du talent des Texans que l’on retrouve avec plaisir pour renouer avec l’ébranlement des cervicales. Mordant.