[Review] Mobb Deep – ‘The Infamous Mobb Deep’
Qu’attendre réellement d’un album de Mobb Deep en 2014? Finalement on n’en sait strictement rien…
Leur dernier LP remonte à 2006 et à l’époque ils étaient signés sur G-Unit Records, depuis il s’est passé énormément de choses (3 années de prison pour Prodigy, une dépendance importante à l’alcool pour Havoc, et des retrouvailles qui aboutiront sur un pseudo-beef…). Une période donc creuse pour le duo qui aura été parsemé par des projets solos plus ou moins convaincants qui n’auront jamais réussi à effacer cette envie des fans de les revoir enfin ensemble sur un long format.
Ce nouvel album a une double portée symbolique, marquer le grand retour du duo côte à côte et célébrer les 20 ans du début de l’enregistrement de leur classic ‘The Infamous’ qui sortira finalement en 1995, un double projet donc comportant 13 morceaux inédits et des unreleased regroupés sous la bannière ‘The Infamous Sessions’. Il n’est pas question de comparer cet album, ni à son prédécesseur ‘Blood Money’ ni même à leur classic ‘The Infamous’, mais d’essayer juste de savoir si on retrouvera les bons moments de leurs 2 derniers projets solos respectifs de l’année 2013 (’13′ pour Havoc, et ‘Albert Einstein’ pour Prodigy).
Qui dit Mobb Deep, dit productions signées Havoc, et pourtant on n’aura jamais entendu aussi peu de beats de Kejuan Muchita sur un LP du duo (seulement 3, ainsi que 2 co-productions). Ce qui aurait pu être une déception (étant donné le très bon travail affiché au niveau des productions sur son dernier album solo) ne sera finalement qu’une anecdote, car il n’y a pas grand chose à leur reprocher sur le choix des beats. En s’appuyant sur un noyau dur formé d’Havoc et Illmind, on retrouve cette fameuse vibe M.O.B.B. chère à leurs fans, le tout bien évidemment aux goûts et tendances du jour.
L’intensité affichée sur ce début d’album nous rappel quasiment les moments magiques passés du duo, que ce soit sur les 2 premiers singles ‘Taking You Off Here’ et ‘Say Something’ ou les 2 morceaux suivant ‘Get Down’ et ‘Dirt’. Un enchainement d’excellents morceaux produit par Havoc et Illmind qu’on retrouve au top de leur forme et qui remettront ça un peu plus tard sur la tracklist avec notamment 2 autres très bons titres que sont ces ‘Murdera’ et ‘Gimmie All That’. Que les productions soient bonnes est une chose, mais le plus plaisant pour moi est certainement que pour l’occasion P et H ont remis un petit peu de folie dans leur débit.
‘Timeless’ et ‘All A Dream’ viennent compléter un début d’album quasi parfait, mordant juste comme il faut, à noter que sur la version digitale de cet album il existe une version alternative du morceau ‘All A Dream’ avec le trio The LOX. Très peu de featuring sur la version physique et c’est tant mieux car c’est le duo du Queens qu’on est venu écouter, on retrouve seulement 2 collaborations, une bonne avec ce ‘Legendary’ en compagnie de Bun B et Juicy J et une qui l’est un peu moins (‘Low’ avec le chanteur Mack Wilds). Déjà cité précédemment, ‘Murdera’ et ‘Gimmie All That’ font aussi partie des satisfactions de cette 2ème partie d’album tout comme ce morceau final ‘My Block’.
Avec ‘The Infamous Mobb Deep’, le duo réussi un bon retour qui ne tombera pas dans les oubliettes des sorties Hip Hop insignifiantes comme certains le prédisaient. Havoc et Prodigy ne sont jamais aussi bon qu’ensemble, et si les quelques faiblesses de ce projet le priveront certainement d’une place dans le Top 10 Albums de fin d’année, ce LP reste une sortie plaisante qui devrait tourner encore quelques fois.