Née le 30 juillet 1958 dans la campagne du Kent, d’un père médecin pianiste et d’une mère irlandaise, Catherine Bush (maintenant, on a appris à prononcer comme il se doit - « bouch’ » - ce patronyme, mais de mon temps, dans les années 80, on disait allègrement « beuch’ », Kate Beuch’…) vit au contact de deux frères très aînés, John et Paddy -respectivement poète reconnu et musicien passionné d’instruments à cordes - dans une ambiance pleine de folk et de musique du monde.
Initiée au piano par papa pour accompagner Paddy, la toute jeune fille se met à écrire frénétiquement des chansons, qu’elle enregistre sur des cassettes, comme ça…
Jolies chansons, jolie voix, la petite génie fait l’admiration d’un ami de la famille qui lui pique un jour une cassette pour la faire écouter à un pote de fac qui en restera baba et voudra la rencontrer.
Sauf que le pote de fac en question, c’est ni plus ni moins que David Gilmour, le guitariste des Pink Floyd. Il y a parfois, comme ça, des coups du destin …
Alors voilà le très fameux Gilmour qui s’entiche de cette adolescente de quinze ans, qui l’emmène chez lui, enregistrer dans son studio perso, qui la présente à EMI (qui peut trop rien lui refuser…faut dire qu’on est entre The Dark side of the moon et Wish you were here…) qui la signe.
En 1975, Cathy quitte le lycée, part à Londres pour se consacrer à la musique, apprendre la danse, suivre des cours de mime avec Lindsay Kemp (le même que David Bowie à ses débuts !), reprendre les Stones dans les pubs avec son groupe, le KT-Bush Band (où on trouve Paddy et déjà Del Palmer – son futur mentor et compagnon)…en attendant que EMI (à l’été 1977) se décide à la faire entrer en studio pour enregistrer ses chansons avec le groupe-maison (Rebel Pilot !).
Avant de sortir l’album, EMI veut d’abord faire un test avec un single. Ils choisissent le titre James and the cold gun. Kate veut Wuthering Heights. Elle insiste. EMI cède. Résultat : Wuthering Heights s’installe pour 3 mois N°1 en Angleterre .
L’album The Kick inside sort bien entendu instantanément et remporte immédiatement un grand succès populaire. Il faut dire qu’il contient treize chansons parfaites, mûries depuis des années (le splendide The man with the child in his eyes avait été écrit dès 1969 par une petite fille de 11 ans !), emmenées par le toujours emblématique Wuthering Heights, poignante valse romantique inspirée des Hauts de Hurlevent (« Heathcliff, it’s me Cathy come home… »)…
Cette voix pointue et puissante à la fois, ces mélodies imparables, cette jeunesse, ces textes d’inspiration sulfureuse, intelligents et à double tranchant, ces orchestrations au cordeau.
Pas du pop, pas du rock, mais quand même un peu des deux…
Unique, troublant, envoûtant, incontournable : d’entrée un des albums référence de l’artiste qui à même pas 19 ans provoque un véritable choc en s’inscrivant d’entrée comme un personnage à part dans le milieu.
Impressionnant et magnifique, The kick inside est un classique…que la maison EMI a bien l’intention de doubler en envoyant Kate Bush en Provence, la pressant d’enregistrer
immédiatement la suite…