My Afternoon Tea
Immense claquasse. Pas un seul hit, album au destin tragique, et pourtant, une multitude de délicieuses peintures de l'Angleterre profonde, de ses charmes et de ses joies. D'accord, il y a un creux...
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En tant qu'immense fan des Quatre garçons dans le vent venu de Muswell Hill, il m'est difficile de trouver des points négatifs à leur fameux Village Green Preservation Society, leur grand point d'orgue. Et pourtant, cela avait commencé plutôt mal. Je me souviens que lors de ma première écoute je l'avais trouvé trop acoustique, sûrement était-ce lié à mon goût pour les grosses guitares qui crachent comme dans You really got me. Bref, il m'avait laissé un goût non pas mauvais mais qui se traduisait par un sentiment d'insatisfaction. Ce disque renfermait un trésor que je n'avais pas capté et compris lors de notre première rencontre. Maintenant et suite à des écoutes multiples et courantes, je vénère cet album, qui par son opposition au courant psychédélique et par la qualité de compositeur de son auteur, semble indémodable. Car oui, Ray Davies (=dieu) est le plus grand parolier et poète de la musique contemporaine, n'en déplaise aux vénérés Pete Townshend, Mccartney, Lennon ou Bowie. Seul l'homme à l'harmonica semble pouvoir lui égaler. Même si le Zim est un lauréat du prix nobel de littérature, on en doit aussi un sinon plusieurs à Sir Ray Davies. L'expression de la mélancolie et de la nostalgie dans des chansons comme Village Green ou Do you remember Walter sont de tels bijoux poétiques simplistes qu'aucun prix ne semble être assez fort pour les récompenser. Tant la diversité des thèmes est importante! Nous pouvons passer du souvenir de l'Angleterre d'antan et de sa strawberry jam, ou des potes d'enfance qui fumait derrière la porte du jardin du voisin, ou encore de nos amours juvéniles dans ce bon vieux Village green et ses antiquaires. Le psychédélisme et la drogue des 60s font ici face au thé, aux confitures de fraises et au vaudeville. Les arcs en ciel et les fleurs colorées s'opposent aux vieux chênes, à la pluie et aux églises et leurs clochers. Et enfin les moeurs très british défendu par nos Kinks durant cet album font de la prise de LSD et le sexe des pratiques triviales et qui se ramènent au péché. Pourquoi au lieu d'essayer d'échapper à la réalité, ne pas revenir aux choses simples comme nous l'incite Ray, comme par exemple "contempler le paysage tout en buvant du vin au bord de la rivière" pour le citer. S'intéresser aux vrais sentiments et non aux factices créés par les drogues. Cette oeuvre avant gardiste est à première vue écrasée par les mastodontes que sont Sgt Peppers ou Let it Bleed mais elle semble pouvoir leurs rivaliser par sa simplicité et sa portée philosophique. Bref écoutez et appreciez le, ça ne ressemble qu'à ce que c'est et jamais on ne construira un aussi beau panorama de la vie et de la vieille Angleterre.
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Créée
le 26 mai 2020
Critique lue 169 fois
3 j'aime
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