Avant de se mettre une balle dans la tronche à presque quarante-cinq piges, Larry Williams était un de ces artistes sudistes avec juste à peu près tout ce qu'il faut. Une énergie folle, une voix pleine de groove sexy qui aura très sûrement servi de manuel d'apprentissage à Daltrey et de surcroit tous les Mods bien sapés d'Angleterre, une Space guitare, pas n'importe laquelle, celle de Johnny Guitar Watson (le blase le plus agressif du rock'n'roll) qui assène sur Whole Lotta Shakin' Goin' On des riffs assassins à quatre mains.
Le show de Larry Williams est total : son piano ne tient pas en place, les cuivres tentent de la ramener un peu derrière les moulinets sévères de JGW, on devine déjà les tables du Ricky Tik s'envoler les unes après les autres pendant que le show, pur live de rigueur, continue de battre son plein. De l'aveau de Larry Williams, dernier rejeton de la très sérieuse famille de fous furieux Little Richard, Chuck Berry, Bo Didley, Screamin' Jay Hawkins, ce disque représente déjà son travail le plus affirmé.