Après Holy Diver, Dio revient avec un Last in Line qui a le mérite d’être plus abouti que le prédécesseur, ce qui est la conséquence processus normal d’amélioration chronologique dans quasiment toute
Déjà, la pochette, avec ce orange solaire et chatoyant qui confère et des motifs bibliques au démon à cornes qui poind derrière l’aube aura toujours l’emprise sur ma fibre émotionnelle !
Passons à la musique. We Rock, véritable pépite avec son rythme en cavalcade, sa fougue tonitruante portée par un Ronnie James Dio qui tutoie les astres. Putain, quelle claque ! J’adore cette chanson, elle a une âme, une aura, une place pour toujours dans mon cœur !
The Last in Line, la chanson homonyme, a un tempo modéré qui lui confère une aura épique très plaisante. Encore une fois, c’est une lapalissade, Dio chante divinement bien, son « We’re off to the witch ! » est tellement culte !
Les paroles nous transportent au-delà de nous plongent dans un univers fantastique et ensorcelant qui finit en apothéose après le solo de Vivian Campbell, encore époustouflant dans cet album. Les claviers, sur cette chanson, sont très bien utilisés, tout juste comme il faut pour apporter de la grandeur au refrain, contrairement aux nappes kitsch de Rainbow in the Dark.
C’est après que ça se gâte, la suite de l’album n’arrivera jamais à se hisser au niveau céleste des deux premières chansons. Breathless ne casse pas trois pattes à un canard, I Speed at Night, pareil, c’est du Rainbow (Death Alley Driver) en moins bien, One Night in the City est relevée (pas sauvée, hein, parce que c’est du bon mais on a bel et bien quitté l’excellence) par le solo monumental de Campbell.
Evil Eyes est sympa, surtout à la fin, où Dio est en roue libre. Mystery est beaucoup trop monotone pour tirer son épingle du jeu, en plus d’être niaise. Elle me fait penser à un générique d’une série américaine des années 90. Là, Campbell sauve la chanson !
Eat Your Heart Out est rapide, énergique et agressive, avec une ambiance générale qui s’inscrit dans le pur le heavy metal classique. On n’échappe pas au passage sans guitare pour chanter avec la foule !
Egypt (The Chains Are On) est une chanson très bien construite, avec des changements de rythme et d'intensité qui maintiennent l'auditeur en haleine du début à la fin. Mais je lui reproche de ne jamais vraiment décoller…
Un morceau épique au thème antique, Dio au chant, Campbell à la guitare, tous les autres gros poissons du metal aux instruments, bordel cette chanson avait tout pour être un chef-d’œuvre du niveau de Stargazer ! Mais il y a comme une aile froissée qui la gêne dans son envol l’empêche d’atteindre les sommets.
Certains morceaux sont trop moyens pour que Dio brille vraiment, c’est comme si on obligeait Proust à rédiger des petites annonces, par conséquent, sa voix titanesque ne nous transcende vraiment que sur deux morceaux. C’est Vivian Campbell, au milieu de tout ça, qui tire la couverture à lui. Je suis encore choqué par ses solos : ils sont TOUS énormes ! Il n’y en a pas un qui soit médiocre, le gars a pondu de la haute qualité sur chaque piste !
Est-ce que Dio a déjà connu autre chose qu’un grand guitariste ?