Quand on découvre, avec nos yeux de francophones, que Tuomas Holopainen, ci-devant claviers de Nightwish, a composé un album sur The Life and Times of Scrooge – autrement dit, sur la vie de Picsou – on se prend un grand coup de WTF entre les deux oreilles.
C’est oublier un peu vite que si le personnage de Disney, créé par Carl Barks en 1947, est connu ici sous sa forme de capitaliste radin – le nom de Scrooge étant emprunté au personnage de Charles Dickens – il a eu une vie d’aventures impressionnantes. Eh oui, Picsou est un badass!
L’album est d’ailleurs un peu conçu comme la bande-son de la BD éponyme de Don Rosa – son titre complet est Music Inspired by The Life and Times of Scrooge – qui en signe par ailleurs la couverture. On retrouvera également dans le livret des extraits de storyboards.
Et, à vrai dire, cet album n’est pas mal non plus dans le registre badass. En fait, si Nightwish pourrait être défini comme 80% métal et 20% symphonique, c’est ici le contraire: The Life and Times of Scrooge est du Nightwish presque sans les parties métal.
Et c’est très, très bon. Tuomas Holopainen a fait appel à quelques invités prestigieux, comme son collègue de Nightwish Troy Donockley et sa panoplie d’instruments traditionnels, ainsi que Tony Kakko, chanteur de Sonata Arctica et le chanteur folk écossais Alan Reid. Le résultat est à la hauteur.
L’album regorge de morceaux atmosphériques, épiques, émouvants: « Duel & Cloudscapes », « The Last Sled », « To Be Rich » ou « A Lifetime of Adventure » sont mes préférés, mais il est difficile de trouver un morceau faible dans les dix pistes (onze en comptant une version alternative de « A Lifetime of Adventure » en bonus) de l’album.
Si je devais pinailler sur un point, c’est la notion de « recette »: j’adore cet album, mais quand j’y réfléchis, j’ai quand même l’impression qu’il « fonctionne » grâce à une série de recettes musicales déjà entendues, notamment sur les albums de Nightwish. Je suppose que c’est un peu tout le temps comme ça, mais ça me donne une légère impression de me faire avoir, comme si j’assistais au spectacle d’un illusionniste.
Mais bon, comme mentionné, je pinaille; ne faites pas attention au vieukon derrière le paravent. Mon sentiment final reste qu’avec The Life and Times of Scrooge, Tuomas Holopainen signe un album magnifique. La seule chose que je regrette, c’est d’avoir mis si longtemps – un an et demi – pour le découvrir et pour l’acheter.