Autour, les Ténèbres

Surprenant. Trois ans après « The Furnaces of Palingenesia », je n’avais personnellement plus aucune réelle attente de la part de Deathspell Omega. Très grand fan jusqu’à « Paracletus », les deux derniers albums avaient rencontré chez moi un accueil plus partagé et ce n’était non pas la faute d’une folle technique qui ne les auraient que trop habité mais plutôt leur relative absence de spiritualité et d’au-delà, malgré quelques passages absolument géniaux ici et là. Du reste, c’est ainsi que j’appréhendais le troisième tome de cette passade monolithique.

Surprenant car « The Long Defeat » a complètement pris à rebours toutes mes attentes, et visiblement celle des autres ; Évoquant la fin d’un âge, sa défaite et des ténèbres stagnantes dans lesquelles même la Lumière ne saurait guider un mortel, et contrairement à la pochette, la musique de Deathspell Omega se veut de moins en moins abrasive et ténébreuse, presque plus… lumineuse. Tout en conservant son riffing dissonant caractéristique, le dernier-né des français jouit d’un mixage beaucoup plus limpide. Plus « rock », une sonorité metalliquement plus classique et quelques éléments post-punk suffisent à bousculer pour de bon l’auditeur.

Que tout cela n’effraie personne. L’écriture plus mélodique continue d’épouser les habitudes de composition toujours aussi riches et troublantes du désormais duo, brisant régulièrement nos défenses d’écoutes. Un nouveau vocaliste habité par la fin du temps à venir maintient ces strates de lumières menteuses dans les ténèbres et nous reconnaissons Mortuus qui invite son jeu vocal depuis le dernier Funeral Mist. Des samples religieux apocalyptiques, des râles et toujours ces riffs géniaux, au picking magistral qui frappent au bon moment et des solos toujours inspirés, cette batterie impeccable. Et toujours Deathspell Omega.

Le bocal change et non l’ivresse. Les ténèbres opaques, un peu de lumière, des ténèbres. Et toujours Deathspell Omega.