Acts of living legends
Immolation ne se présente plus pour les fans de death metal. Les new-yorkais nous ont habitués à des productions propres (au sens premier du terme), et à un son singulier, personnel. Nul autre...
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le 7 avr. 2022
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Immolation nous habitue à attendre entre chaque album. On parle alors d’une moyenne de trois ans et il en aura fallu cette fois-ci cinq pour voir un successeur au très direct « Atonement ». D’autant que les singles sortis en amuse-bouche, l’incroyable Apostle en tête, avaient rendu l’attente encore plus inacceptable.
Exit le très coloré Pär Olofsson qui officiait depuis « Majesty & Decay », bienvenue à Eliran Kantor qui signe cet artwork malsain aux connotations bibliques. Car pour être sombre, « Acts Of God » le sera assurément. Il garde essentiellement d’«Atonement» l’aspect compact et des titres toujours aussi resserrés. Du reste, la pandémie et ses effets sur les sociétés humaines ont nourri une atmosphère encore plus radicale chez le groupe, de l’aveu-même de Ross Dolan, déjà très inspiré par 1984 de Georges Orwell (la thématique de « Kingdom of Conspiracy »).
Onzième album et toujours aucune réelle innovation, encore moins d’originalité en trois décennies chez le quatuor américain. Et d’ailleurs pour quoi faire quand la formule est aussi affinée ? Les quinze titres, hors interludes, délivrent toujours une avalanche brute de riffs monumentaux. Le tiercé The Age of no light / Noose of Thorns / Shed the light est absolument impérial et rassure sur l’excellence de la formule Immolation : riffs bœufs et implacables, tremolo-pickings sardoniques et rythmiques sauvages se marient dans un maelström hallucinant. La formule n’a en effet pas changé mais on savoure encore, trente-cinq ans après leurs débuts, la richesse d’une écriture toujours aussi inspirée.
La production se charge d’ajouter une couche supplémentaire de noirceur à l’œuvre. Peut-être moins en puissance que sur « Atonement », les cordes sonnent néanmoins plus véloces, plus acérées dans un ensemble plus compact, parfois carrément étouffant. On revient volontiers vers l’atmosphère écrasante d’un « Unholy Cult ».
Peut-être un tantinet long avec ses quinze titres survitaminés, « Acts Of God » restera néanmoins un album-somme très dense et riche qui promet une expérience d’écoute sans cesse renouvelée sur le long terme. Magistral !
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes En 2022, Sens Critique réglera-t-il son problème Musique... et Les meilleurs albums de 2022
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le 1 mars 2022
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