Voilà dix huit années que Midnight Oil n'avait plus sorti un album, depuis Capricornia en 2002. Voilà le groupe australien de retour avec The Makarrata Project, accompagné d'artistes invités nombreux du peuple premier de la Terra Australis venus prendre la parole et chanter.
Le groupe considéré comme intouchable sur scène, n'a été hélas pas intachable, en l'occurrence avec la grande parenthèse politique dans laquelle avait plongé le grand tondu et charismatique Peter Garrett, chanteur engagé lesté depuis par quelques conséquentes casseroles pour un long moment et que l'on a pu remarquer en train de se faire tirer le portrait plusieurs fois dans une émission satirique télévisée australienne, The Chasers : War On Everything. Oui, l'irréprochabilité du chanteur en a pris un sérieux coup et à lui d'en tirer l'expérience et la leçon entre dire et de faire l’inverse.
Parce que parlons musique ici ! The Marrakata Project est un bon disque. Il respire l'espoir et la réconciliation avec les peuples aborigènes représentés en régions linguistiques sur une carte dépliable à l'intérieur de la pochette. Il débute avec un monolithique "First Nation" ou le grand Garrett partage le micro avec la chanteuse R'N'B Jessica Mauboy et le rappeur Tasman Keith. Il continue avec "Gadigal Land" qui pète le feu et les cuivres. Passé le baroud énergique, on tend vers plus d'apaisement dès "Change The Date". On s'émeut à la voix féminine d'Alice Skye qu'accompagne Jim Moginie au piano ...
On est bien loin de la frontalité des Oils des débuts. Le ton a changé, plus sage mais pas mou pour autant.
Il existe une multitude de combats à mener, de messages à adresser, le plus souvent dans une urgence actuelle qui frappe à nos âmes. En attendant Resist. Pour l'instant, ici, il y a sept chansons pleines d'espoir à écouter et qui réchauffent le cœur.