Il est des albums qui semblent être des classiques dès leur parution, comme si l'on avait du mal à imaginer que l'on avait pu vivre jusque là sans eux. "The Nightfly" en est un, conciliant le savoir-faire de l'artisan pop éternel avec un héritage parfaitement assimilé de rythmes jazz et latinos. Si la production sonne indéniablement moderne, pour le meilleur et pour le pire, Donald Fagen en relativise la brillance en l'inscrivant dans une nostalgie imaginaire (mais efficace), celle d'une époque fantasmée où nous savions encore marcher entre les gouttes de pluie et où le DJ de la radio voisine était notre meilleur ami. [Critique écrite en 1982]