Pour celles et ceux qui croyaient que le metalcore mélodique était mort après son apogée commercial du début des 2010s, 2020 vient mettre un penalty dans vos certitudes.
En ce mois de septembre, on fête notamment le retour des chrétiens texans de Fit for a King avec "The Path", deux ans après "Dark Skies", déjà loin de faire partie du bas de la pile du genre.
Si j'indique à qui veut l'entendre que cette frange là du genre tend à me fatiguer quand elle ne me désintéresse pas complètement, j'assume volontiers avoir été emporté par l'efficacité frontale du single "Annihilation", publié fin août par Solid State Records. Cette catchline sur "Rebuild. Redemption. Welcome annihilation" m'avait complètement emporté et m'avait fait espérer pour le disque.
Sans vouloir écouter les autres singles, j'ai entamé l'écoute et ai très vite déchanté avec le sirupeux "Breaking the Mirror" qui après deux minutes de voix claires poussives se lance à corps perdu dans un break ultra vindicatif qui tranche désagréablement avec le ton du morceau. Les deux énergies finissent par se mêler en fin de titre dans une cacophonie particulièrement désagréable.
Sensation similaire sur le titre éponyme, avec une énergie destructrice réussie mais parasitée par un refrain mièvre en chant clair et des back vocals choraux faciles. Les morceaux suivants sont tout aussi déroutants avec des fracasseries monumentales ("God of Fire", "Stockholm", "Vendetta") qui côtoient des refrains sucrés usants ("Louder Voice", "Locked (In My Heart)") ; ce qui a pour pénible conséquence de donner à l'album un aspect hétérogène vite épuisant, coincé entre l'efficacité et les parties accrocheuses en voix claire rappelant plus le pop punk ou le rock alternatif des 2010s.
Dommage, car avec ce disque il est impossible de refuser au groupe son talent pour les phrasés metalcore nerveux et pertinents. Mais difficile également de s'émouvoir de son manque d'équilibre quand on se rappelle que "Descendants", le premier album du groupe, il y a presque 10 ans, avait déjà ce même problème.