Sans hésitation leur meilleur album

En 1986, l’ambiance n’est pas des meilleures entre Morrissey et Johnny Marr, les 2 leaders du groupe et on sent qu’on va lentement vers une séparation. Marr a toujours dit qu’il préférait les musiques des morceaux de cet album aux paroles, toutes écrites bien sûr par Morrissey…Les 2 musiciens ont en plus des relations tendues avec leur label, ce qui est loin d'arranger la situation. Voilà pour l’ambiance à cette époque. Pourtant, comme parfois quand de grands musiciens sont proches de la séparation, ce que le groupe va réaliser est tout simplement leur meilleur album, un véritable chef d’œuvre dont les sources d’inspiration sont clairement le Velvet Underground, les Stooges aussi bien que les New York Dolls, plus que la vague new wave. Et c’est vrai que les guitares de Marr sont bien mises en avant dès le 1er morceau, The Queen is dead, le son des Smiths s’est durci. Il n’en reste pas moins que les mélodies sont encore une fois exceptionnelles (I know it’s over, superbe ballade, Bigmouth strikes again, un de leurs meilleurs morceaux avec de merveilleuses guitares, le genre de morceaux qu'on peut se passer et se repasser à l'infini…) et même dénigrées par Marr, les paroles de Morrissey piquent encore d’un humour personnel comme dans Some girls are bigger than others. Et toujours cette touche mélancolique qui les rend uniques (Never had no one ever, There is a light that never goes out…). Les Smiths atteignaient à ce moment-là leur pic de créativité. Leur album suivant, en 1987, Strangeways, Here We Come, allait entraîner le départ de Marr lassé par les tournées et les tensions avec Morrissey. Un très grand groupe qui ne nous a laissé qu’une poignée d’albums, celui-ci est leur meilleur.