The Rip Tide par alfextra
A 25 ans, Zach Condon est un homme heureux. Rentré dans le milieu musical dès ses 15 ans, le jeune homme a trouvé en Beirut le groupe parfait pour s'exprimer. Sous ses airs juvéniles, Zach est le leader d'un groupe qui sortait, courant juin, son -déjà- 4ème album. Après s'être faite connaître grâce au single Nantes dès 2007, la formation Américaine continue de nous épater et reprend les codes qui ont fait sa renommée ("on ne change pas une équipe qui gagne" , dit-on). Beirut est l'un de ces groupes qui semblent être aux antipodes de ce que les grandes majors produisent massivement et Dieu que ça fait du bien de retrouver des groupes qui n'ont pas qu'en tête leur position dans les charts internationaux mais qui produisent simplement la musique qu'ils aiment réaliser.
Avec son album The Rip Tide, Beirut reprend les caractéristiques musicales d'un groupe où chaque instrument semble avoir sa place. Difficile même de croire que ce groupe est américain tant les mélodies semblent éloignées du pop rock et autre rap US qui inondent nos stations de radio. Et pourtant Zach Condon, tout au long des voyages qui l'ont amené jusqu'au Vieux Continent s'est crée un univers musical tout droit venu des contrées balkaniques et des villages tziganes. La culture européenne (musicale et cinéphile) de Zach est d'ailleurs impressionnante, lui qui voue un culte pour les artistes de l'est de l'Europe donc mais aussi pour nos pointures hexagonales, Jacques Brel (Oui je sais, il est Belge...) et Serge Gainsbourg en tête. Avec son dernier album, Beirut nous offre une pop folk posée, assaisonnée aux rythmes des accordéons, violons et autres trompettes qui a le mérite de nous faire voyager au sein d'une Europe méconnue de beaucoup d'entre nous, une Europe finalement aussi proche que lointaine.
Le premier titre de l'album A Candle's Fire donne le ton, nous retrouvons très vite le même Beirut que celui laissé deux ans plutôt après la sortie de March Of The Zapotec And Realpeople Holland. Les trompettes, les cors et autres tubas sont ressortis du placard, la voix de Zach, si caractéristique, n'a quant-à-elle pas bougé d'un iota. Place à la deuxième chanson, assurément le single phare de l'album, Santa Fe, chanson écrite en l'honneur de la ville d'où Zach est originaire. Avec ses rythmes enjoués et son clip absurde, très "canin", la chanson passe vraiment bien et nous donne vraiment la pêche. Dans le même esprit, Vagabond, s'en sort tout aussi bien. On retiendra encore les titres Goshen, The Ride Tip plus calmes et presque mélancoliques. Port of Call ponctue enfin un album réussi dans la même veine (trop ?) que les précédents.
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