The Ritual par lehibououzbek
On dirait du Metallica mais ce n'est pas du Metallica. So Many Lies, Let Go of My World, The Ritual, Agony, Troubled Dreams sont criants de ressemblance(s). En tout cas du Metallica de l'époque Black Album, bien entendu. Et comme les potes de Hetfield ont vu leur album éponyme sortir pendant l'été 1991, on peut se demander si Testament ne s'en est pas (beaucoup) inspiré. D'autant plus qu'on sait qu'ils vouent un certain penchant pour les Four Horsemen (cf. Metallic Attack: Metallica - The Ultimate Tribute (2004), où ils reprennent Holier Than Thou du fameux black album). Un très joli tribute cela dit. Fermons la parenthèse.
The Ritual est pour certains une erreur de parcours dans la discographie des californiens de Testament. On peut les comprendre car ils ne nous avaient pas habitués à ça par le passé. Rincés d'un thrash/speed metal à la limite des décibels, ils s'engagent sur la voie heavy à un moment où le thrash connaît une baisse de régime et, a contrario, le heavy metal a le vent en poupe. De l'opportunisme ?..oui sans doute un p'tit peu.
En 1992, la terre tourne avec le hard-rock et le heavy metal. C'est la mode. C'est ce qui plaît le plus, alors on fout les pieds dedans presque naturellement. Faut bien bouffer. Donc Testament met les pieds dans le plat avec The Ritual et même s'ils ont abandonné le thrash le temps d'un album, n'en demeure pas moins que leur écart de conduite est plus que convaincant. J'ai été convaincu et pourtant je suis un amoureux de leurs premières productions "à la mode du hachoir et marteau-piqueur."
Quand débute As the Seasons Grey, on se dit que ça les titille et qu'ils repartent sur le chemin thrashisant, mais c'est jugulé par une ligne mélodique heavy/groove, genre Pantera, mais en mieux. Le son est plus lourd que les six pistes précédentes et on se dit qu'on commence à retrouver le vrai Testament. La piste suivante, Agony, on dirait James Hetfield au micro. En fait, on dirait tout simplement Metallica sur cette chanson. Allez donc écouter Agony (voire même The Sermon et Troubled Dreams) et vous me direz si je fabule. Étrange sensation.
Et puis vient Return to Serenity.
Une ballade qu'on retrouve sur le black album de Metallica (Nothing Else Matters). Comme si effectivement il fallait ce genre de titre dans un album, un effet 'viens là que j't'emballe'. Certes le morceau est bien sympatoche à souhait, et bien symptomatique de cette période. Tous les groupes ou presque ayant officié dans ce registre se sont vus obligés de nous claquer une power-ballad dans un album. J'ai jamais pigé.
Quoiqu'il en soit, The Ritual se laisse écouter sans anicroche. Si on m'avait fait écouter cet opus de Testament sans me dire que c'était eux, j'aurais eu du mal à croire que ce sont les mêmes qui ont accouché quelques années auparavant de The Legacy.
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