Un chef-d'œuvre mésestimé
Cinquième livraison de Testament, The Ritual est certainement l’album le plus controversé du groupe, alors qu’il est celui qui a atteint la meilleure position dans les charts US (avant que Dark Roots...
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le 11 sept. 2020
Cinquième livraison de Testament, The Ritual est certainement l’album le plus controversé du groupe, alors qu’il est celui qui a atteint la meilleure position dans les charts US (avant que Dark Roots Of Earth ne fasse mieux en 2012). Il dérange par sa volonté d’offrir des compositions fouillées, mélodiques et envoûtantes, qui tranchent avec le reste de la discographie des Américains. Ce désir de marcher sur les traces de Metallica est évidente sur des chansons comme « So Many Lies », l’étrange « Deadline » aux influences issues de la New Wave Of British Heavy Metal ou « As The Season Grey » qui aurait presque pu atterrir sur Ride The Lightning. Le succès des Four Horsemen avait semble-t-il poussé Testament à marcher sur les mêmes sentiers, à moins que ce ne fût une volonté de la maison de disque de l’époque.
Pourtant, The Ritual n’est pas un clone et propose de vraies réussites, somme toute, bien éloignées de The Legacy ou de The New Order, les premiers albums de Testament, mais qui méritent d’être (re)découvertes. « Electric Crown », qui ouvre le bal, s’inscrit comme un pur moment de thrash mid-tempo, aux arrangements subtils et aux lignes mélodiques impeccables, sur lesquelles Chuck Billy pose une voix maîtrisée et qui brille également par les soli d’Alex Skolnick, qui co-signe sept morceaux, et qui claquera la porte peu après, en compagnie du batteur Louie Clemente. Autre moment de bravoure, l’inquiétant « The Ritual », aux ambiances sabbathiennes, qui plonge l’auditeur dans un univers sombre et lui prouve que le groupe est capable d’offrir autre chose que des cavalcades. Tout au long de ses 7 minutes 34, les émotions engendrées par ce titre méritent à elles seules l’achat de l’album. Alex Skolnick nous propose en prime un solo jazz-metal du plus bel effet.
Avec « Let Go of My World » et « The Sermon », Testament pose les bases d’un heavy thrash ciselé, aux riffs sournois et aux lignes de chant imparables. Le refrain du premier, simple, mais efficace, crache une violence qui ne peut plus se contenir, tandis que sur le second le groupe propose un ensemble plus complexe, aussi bien dans la construction de ses riffs que dans ses étonnantes lignes de chant. Plus puissant et plus proche de ce que le groupe a déjà offert à ses fans, « Agony » bénéficie d’un son épais et de changements de rythmes incessants qui aboutissent à un refrain hurlé. Etrangement, c’est peut-être le titre le moins réussi de l’album, en dépit de l’envolée médiane.
L’album se clôt sur deux chansons surprenantes. La power ballade « Return to Serenity » qui fait figure d’ovni dans la carrière du groupe et lui offrira une plus grande visibilité en entrant dans les charts de l’époque. Il faut dire que son refrain à plusieurs voix est une franche réussite et que Skolnick y montre une nouvelle fois tout son talent. Enfin, « Troubled Dreams » assène un dernier coup de thrash mid-tempo à la manière d’un Metallica, tout en conservant la patte Testament.
The Ritual est un album surprenant, produit par Tony Platt, qui séduit par son côté moins direct que les autres opus du groupe et nous montre que le thrash peut se conjuguer autrement. Dénigré par une partie des fans, il offre pourtant une alternative à Souls of Black, au son plat et aux compositions plus directes et va permettre au groupe de changer de direction avec Low, qui lorgne du côté de Pantera.
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Créée
le 11 sept. 2020
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