Lupin (2021)
Lancée à grands renforts de publicité, cette série Netflix s’appuie sur une distribution construite autour d’Omar Sy et une intrigue soi-disant basée sur des références à Arsène Lupin. Pour Omar Sy, on comprend que les producteurs ont voulu mettre en avant le côté « bankable » de l’acteur préféré des Français. Eh bien, de ce côté-là, c’est raté. En roue libre, totalement livré à lui-même, il ne fait quasiment que sourire sans jouer. Ajoutons à cela un rôle caricatural qui est accentué par les personnages secondaires de l’équipe de bras cassés qu’il enrôle pour dérober le collier de la Reine et vous vous trouvez devant un raté monumental à la française. Ce n’est pas médiocre, c’est mauvais, c’est même très mauvais.
La construction à l’aide de flashbacks bourrés de clichés sur les méchants riches racistes qui détestent les gentils noirs serviables est maladroite et sirupeuse. Tout est surjoué, hyperbolique, d’une lenteur épuisante et d’un manque d’originalité évident. Certaines scènes sont risibles, comme la manière dont les bras cassés tentent de s’emparer du Louvre. Ce n’est même pas intéressant. Les scènes d’action sont nullissimes. Et ne regardez pas les arrière-plans, parce qu’il n’y en a pas. La scène des photographes devant la pyramide n’est même pas du niveau d’une classe de théâtre de collège.
Venons-en enfin aux références à Arsène Lupin… C’est simple, il n’y en a pas. Maurice Leblanc doit se retourner dans sa tombe. Si les producteurs avaient voulu insulter les fans du gentleman cambrioleur, de Georges Descrières et des descendants de l’auteur, ils n’auraient pas pu faire pire. Connaissant les romans du maître du polar français, il n’y a aucun élément renvoyant à son œuvre. Pour résumer, on nous a vendu du vent à travers des mensonges éhontés, pour nous livrer une bouillie pas meilleure que nos médiocres séries françaises actuelles. Un désastre tenu à bout d’orteil par un Omar Sy qui cachetonne et se fout de notre gueule.