Lorsque j’ai découvert la biographie de Willie Johnson, sa vie m’a autant glacé le sang que sa voix grave me réchauffait le coeur. Une vie de souffrance qui n’a jamais ébranlé sa foi. En tant qu’artiste, avec sa technique de guitare très habile, il a interprété quelques classiques du blues, composé quelques belles chansons, dont sa plus connue, Dark was the night, cold was the ground, qui est assurément une des plus magnifiques chansons sans parole jamais composée, et qui tourne encore dans le champ sidéral. Pour conclure, un modeste poème de ma plume en l’hommage de ce brave Willie:
Encor plus qu’aujourd’hui
Il faisait froid dans le dos
Survivre en ce temps-là
Avec ta couleur de peau
Comme la nuit était sombre
Et le sol était froid
Tirer sur les cordes
T’enflammait les doigts
Mais ta voix était chaude
Elle a dormi dans les cendres de la nuit Où les anges descendent
Non ce n’était pas ta faute
Ta croix plus lourde que les autres
Pour toi ce n’était pas très grave
Car ton cœur roulait des rubis
Tu n’as jeté ni pierre ni Béhémoth
Quand la douleur subie
A dans le chant de tes yeux
Porté de fausses notes
Maintenant que tu grattes
La nuit interstellaire
Que le diable m’emporte
Ou que me bouffent les corbeaux
Si la lumière n’est la porte
Qui s’est fermée sur le tombeau