For Thine is the kingdom, and the glory!

C’est avec « The Satanist » que j’ai découvert Behemoth. Je connaissais l'existence de ce groupe depuis longtemps, mais je n’avais jamais eu la curiosité d’écouter leur musique. Quelle erreur ! Je ne vous cache pas qu’après la découverte de cet excellent album, je n’ai pas manqué de me procurer toute sa discographie.

Cependant, « The Satanist » reste l’album du groupe que je préfère. Je lui trouve un coté mélancolique – particulièrement présent sur le morceau-titre – qui me touche particulièrement, et qui est moins présent sur les autres albums du groupe. La mélancolie qui, à mon sens, se dégage de « The Satanist » , n’est pas due uniquement aux mélodies et aux rythmes, mais aussi au chant de Nergal, absolument parfait, tellement plus humain que sur Demigod, torturé et si touchant, il atteint son paroxysme sur le sublime « O Father, O Satan, O Sun ! » (qui contient le plus beau solo de l’album), dans lequel l’on ressent à la fois la désolation, l’espoir, et la dévotion.

J’ai lu de nombreuses critiques dans lesquelles cet album est décrit comme sombre et brutal ; pourtant, je le trouve lumineux, et même un morceau tel que « Ora pro Nubis Lucifer » me semble se définir davantage par son caractère mélodique que sa brutalité. Ce dernier, par ailleurs, se voit doté de l’un des refrains les plus efficaces de l’album, de ceux que l’on reprend en chœur lors des concerts. Les riffs, la double pédale infatigable d’Inferno et le chant conquérant de ce morceau lui donnent ce côté épique et fédérateur qui en font l’un des moments forts de l’album.

Et ces moments forts, ils sont nombreux ! De la montée en puissance du morceau d’ouverture « Blow Your Trumpets Gabriel » au majestueux « Ben Sahar », en passant par le démoniaque « Amen » et le fantastique refrain du morceau éponyme, les titres aux ambiances différentes s’enchaînent avec cohérence, et même si « In the Absence ov Light » est un peu en-deçà des autres, rien n’est à jeter dans cet album. « The Satanist » est court (45 minutes), de telle sorte que lorsqu’il se termine, on a une seule envie : l’écouter à nouveau.

« The Satanist » semble être le début d’une nouvelle ère dans la carrière de Behemoth, le retour d’un groupe conquérant, à l’image de Nergal ayant vaincu sa maladie. Il marque un tournant important dans la discographie du groupe, et je ne serais pas surprise si cet album devenait un classique du genre.