The State vs. Radric Davis par Bobby_Milk
On aime, on déteste, Gucci Gucci Maaaaaaaane est un artiste qui ne laisse pas indifférent. Capable du pire comme du meilleur, c'est de derrière les barreaux que l'entertainer d'Atlanta nous dévoile ce deuxième album. Extrêmement attendu au tournant par ceux qui suivent ce hénomène,The State vs.Radric Davis" (Warner Bros/Asylum/So Icey Ent.) est l'album de la révélation. De son premier album catastrophique ("Back to the Trap House") il en a tiré des leçons pour mieux s'appliquer sur celui-ci. Tout d'abord il a mis le paquet sur l'équipe de producteurs qui l'entoure: Scott Storch, Bangladesh, J.U.S.T.I.C.E League, Jazze Pha, Drumma Boy, Mannie Fresh, Polow Da Don,... Des machines à tubes lourds et carrés qui vont déjà lui permettre d'avoir une base solide pour faire monter autour de lui un buzz considérable. La pochette et le titre sont également deux points important qu'il a arrangé et qui donnent envie au public de découvrir l'artiste. La ou les premiers donnaient l'impression d'une simple mixtape dirty south, celle-ci nous donne le ton sur son vécu et ce qui peut se tramer dans sa tête. En taule ou pas, l'univers carcéral qui lui colle à la peau depuis 2005 n'aura pas raison de sa volonté à faire bouger les foules avec son style déjanté.
Gucci Mane où le seul artiste sudiste avec une street credibilité capable de jouer dans la cour du mainstream en participant à des remix des Black Eyeds Peas ou encore Mariah Carey. Les collaborations sur l'album prouve bien une fois de plus qu'il est capable de s'allier avec n'importe qui. On peut passer d'un très dark "Stupid Wild" avec Lil' Wayne et Cam'ron, à un banger simple de Scott Storch mais tellement bon comme "Bingo" (le meilleur tube auquel Soulja Boy a participé depuis son "Crank That"), et ensuite tomber sur Usher pour un son r&bisé qui ravira les playlists des radios ("Spotlight"). Comme son confrère sudiste Mike Jones à l'époque de "Who is Mike Jones?," Gucci Mane délivre un opus unique à sa personnalité, concentré de bons petits morceaux flirtant avec la street, le tout bourré de gimmick accrocheurs. Vous en avez pas assez? Vu le succès de son album, deux suites sont déjà prévu pour 2010.
FATBOI est aux commandes de "Wasted", énième banger de l'album, une association avec Plies qui tourne déjà dans toutes les boites aux USA (le remix avec Lil' Wayne, Birdman et Jadakiss est aussi bon que l'original d'ailleurs). Impossible d'échapper à un combo de luxe dans ce genre d'album. Bun B, Devin The Dude et E-40 se partage l'affiche avec Gucci sur l'excellent "Kush In My Cologne". Peu probable aussi de ne pas faire l'éloge des billets verts, "All About The Money" est une très bonne combinaison avec le Boss Rick Ross. Tant qu'on y est consacrons quelques pistes à la gente féminine et on aura fait le tour des thèmes récurrents ( "I Think Im In Love", "Sex In Crazy Places"). Shawty Redd rajoute un peu d'huile sur le feu avec "Heavy", alors que Bangladesh lui lâche une note enfantine sur l'hydratant "Lemonade".
Malgré cette compilation ultra rafraîchissante, l'album ne fera évidemment pas l'unanimité. Entre ceux qui n'apprécieront pas son phrasé très spécial et ceux qui ne sont pas fans à la base de cette légèreté festive qu'on déniche dans bon nombre d'album south, Gucci Mane ne peut pas convaincre tout le monde. Quoi qu'il en soit le divertissement est relativement bien assuré et avec "The State vs. Radric Davis" il ne peut qu'en ressortir gagnant. L'album le plus Burrrrr de l'année!