The Story of Light par Walküre

Pour les amoureux de la guitare et pour les amateurs de tricot il est inutile de présenter Steve Vai. Pour les ignares je vais me contenter d'une petite présentation.
Steve Vai est plus qu'un guitariste. A l'image de Joe Satriani (qui fut son prof et qui demeure toujours son meilleur ami) et de Yngwie Malmsteen,Vai fait partie de ces messieurs que les dieux de la guit
are ont envoyé sur terre pour répandre la bonne parole.
Vai c'est un son,c'est une technique phénoménale et un culot monstrueux. Très jeune il a été enrolé dans le groupe de Feu Frank Zappa (un monstre dans son domaine) et c'est là qu'il a commencé à apprendre les bases de la guitare. Zappa le surnommait l'acrobate de la guitare de par ses prestations de haut vol. Ses caractéristiques? Un touché presque parfait et une maitrise du vibrato inégalable. Beaucoup jugent que Mister Vai joue toujours une note en trop.
Mais ce n'est pas ça le spectacle? Le fait d'exposer au monde ce qu'on sait faire. Comme l'a repris Vai dans une interview "les années 90 ont été difficiles pour les ésthètes de la guitare comme nous. A cette époque,la médiocrité musicale était le mot d'ordre". Cette sortie en dit long sur le caractère de l'homme. Privilégiant toujours la belle note et l'expressivité à la simplicité il a toujours été à la limite du grotesque mais s'en est toujours sorti.
Son première album à succès, Passion and Warfare est une référence incontournable dans le monde de la guitare. Au même titre que des albums comme Rising Force de Malmsteen ou Surfing with the Aliens de Satriani.
C'est aussi grace à mister Vai que nous avons connu de grandes évolutions pour notre instrument fétiche (la sept cordes,le monkey grip et le manche Wizard c'est lui).
Bien,rentrons dans le vif du sujet.
A la première écoute de la galette une chose saute aux oreilles,le son. Là c'est vraiment bluffant. Vai a beaucoup travaillé sur son expressivité déjà conséquente et nous sort ici des notes d'un autre monde. Son usage du vibrato est toujours plus présent mais ce n'est pas de trop. C'est juste ce qu'il faut. Deuxième chose,Vai a utilisé énormément sa JEM Universe (7 cordes),ce qui donne une rondeur plus présente et aussi de la profondeur à ses rythmiques. Le CD commence d'ailleurs par une belle intro en Power Chord sur 7 cordes.
L'ensemble de l'album est assez homogène et les titres sont tous excellents,sauf... 2 titres que j'ai détesté vraiment. Peut être qu'au bout de 10 écoutes ça passera.
Les deux titres en question sont John the Revelator et Book of the Seven Seals. Monsieur Vai,pourquoi avoir demandé à des chanteurs Black de chanter du Gospel? C'est vraiment la grosse déception. On ne compte plus le nombre de guitaristes qui font appel à ce genre "d'artifice" pour explorer des frontières différentes et toucher plus de personnes. Mais là c'est foutrement immonde. On peut se poser la question quant à ce choix musical.
Heureusement que après cet abject chapitre musical nous retrouvons ce qui a fait le succès de Vai. Gravity Storm vient remettre un peu d'ordre avec des powers chords et des bons petits soli.
Dans cet album aussi nous retrouvons aussi Vai en acoustique et au chant. Force est de constater que sa voix est plus travaillée. Plus suave,plus profonde et surtout plus entrainante.
Pour conclure sur un aspect général de l'album on pourra remarquer que le son de guitare est énormément travaillé encore une fois. L'album a été enregistré en mode Live Studio. On notera aussi que l'usage des effets en tout genre (Wah Wah,Flanger,Delay,etc...) a été presque inexistante. Ces effets étaient pourtant la marque de fabrique de sieur Vai.
Au final,cet album est comme un renouvelement musical pour l'artiste. Choisissant souvent la facilité sur son dernier album il a en revanche sur The Story of Light repoussé encore les limites de l'instrument. Alternant sons clairs,Riffs ravageurs et soli rapides cet album est complet. Quand Steve Vai disait la dernière fois qu'il était comme "un wikipédia de la guitare,capable de recenser tous les sons bizarres que l'on peut faire" à l'écoute de cet album on comprend mieux cette comparaison. Le délire spirituel est toujours ici. Avec une musique aux sonorités de plus en plus mystiques. C'est pas grave,on adore ça!