Un peu du gâchis.
Isaiah Rashad n'est pas un rappeur que je connais particulièrement. Pour moi il est un peu de cette nouvelle vague du rap qui se tente à le renouveler par des influences provenant de nombreux univers...
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le 9 sept. 2016
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C’est presque un crime d’entamer une critique de ce The Sun’s Tirade d’Isaiah Rashad alors que, malgré d’excellents retours, je ne m’étais même pas penché sur son EP Cilvia Demo qui semble au moins mériter une écoute attentive. Cependant, je connais un peu l’histoire du bonhomme qui ressemble vaguement à un conte de fée, bien que cette ascension me paraisse être la suite logique des choses pour cet homme.
Le ton est rapidement donné avec 4r Da Squaw (dont je vous invite à aller visionner le clip) qui nous fait entrer dans l’univers musical de l’artiste. On remarquera les remerciements que fait l’artiste à ses fans et à l’industrie du rap plus généralement, qui lui ont permis de pouvoir s’occuper correctement de sa famille. Free Lunch est également un son promotionnel sorti début août. Le refrain me fait clairement penser à ce que Big K.R.I.T peut faire sur certains de ses sons, ce qui signifie que j’adhère à 100%. On poursuit avec un Rope // rosegold séparé en deux parties où l’on retrouve d’une part un Isaiah Rashad (qu’on nommera Zay pour la suite de la critique) paraissant alcoolisé (mais nous en apprenant un peu sur la relation mouvementée avec son paternel) puis, d’autre part, une instrumentale illustrant parfait ce qu’est le « chill ».
Que dire de Wat’s Wrong ? Un trio gagnant tout simplement. Kendrick est une nouvelle fois étincelant, et le refrain chanté par Zacari (que je ne connais pas) est également énorme. Mention au premier couplet de Zay qui te met une claque dès le début de la piste.
Les tracks se suivent avec du bon et du moins bon : Park (dont le clip officiel est sorti le 15 septembre, il vaut le coup d’œil) nous plait par sa bonne production et le fait que le rappeur nous affirme que son potentiel est loin d’être exploité dans son intégralité. BDay n’a rien d’exceptionnel mais souligne encore que Zay est un rappeur très smooth. Tity and Dolla ne m’interpelle pas non plus : pas désagréable à l’écoute mais relativement plat. Stuck in a Mud est composé de deux parties, la première en featuring avec SZA (qu’on apprécie beaucoup sur le refrain). Par ailleurs, on pourrait presque croire que l’instru est basée sur un sample tiré du morceau Aquemini de Outkast. Cela ne serait pas étonnant, Zay a souvent affirmé que le groupe d’Atlanta était une grande source d’inspiration pour lui.
Silkk Da Shocka fait apparemment référence à plusieurs pistes de l’EP Cilvia Demo que je n’ai pas écouté. Cependant, le morceau est vraiment énorme, clairement l’un de mes favoris dans le projet.
On trouve des sonorités un peu plus rythmées sur A Lot (Mike Will Made It à la production, on reconnaît totalement les influences) et sur AA (Alcoholic Anonymous). Dans ce dernier track, Zay rappe une nouvelle fois sur ses addictions passées et les dangereuses conséquences qu’elles auraient pu avoir sur le long-terme. C’est une piste qui se distingue pas mal de l’ambiance générale de l’album. Dans le même esprit confessionnel, Dressed Like Rappers, bien que trop lent à mon goût, évoque notamment la dépression qui l’a touché quelques années auparavant.
Don’t Matter doit sa présence à la participation du dernier membre arrivée chez TDE, à savoir Lance Skiiiwalker que j’ai déjà trouvé meilleur sur d’autres sons (notamment Telegram sur l’album 90059 de Jay Rock). L’outro, By George, ne me convainc pas, au contraire du son Brenda qui pourtant est dans le même esprit, mais où l’on trouve un super message adressé à la grand-mère de Zay qui est décédée en 2014 avant la sortie de son EP l’ayant fait passer sur le devant de la scène. Enfin, il semblerait que Find A Topic constitue une réponse à l’une des entractes que l’on retrouve dans l’album (apparemment, celle de Slikk Da Shocka).
A la fin de cette critique, je peux vous affirmer que de nombreux mouchoirs y sont passés. Non pas à cause de l’émotion ressentie dans certains morceaux, ni à cause de mon intense plaisir suite à l’écoute de ce projet, mais bien parce que j’ai contracté un sévère rhume. Hormis cela, je vais finir par croire que les rappeurs nés à Chattanooga ont la fibre pour me faire apprécier leurs projets. A l’image de TUT que j’avais adoré dans la mixtape Preacher’s Son (où Isaiah Rashad était d’ailleurs présent sur l’excellent Sunday Service), j’ai totalement adhéré à The Sun’s Tirade qui s’impose clairement comme l’un des projets les plus aboutis de l’année 2016 le jour où j’écris ces mots.
La mission d’Isaiah Rashad est un succès : il nous fait entrer dans son univers par la grande porte. Même si je possède quelques préférences, l’intégralité de l’album est au top et c’est avec grand plaisir que j’attends les prochains projets de l’artiste qui, au passage, m’a convaincu de me pencher sur la totalité de sa discographie.
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Créée
le 19 sept. 2016
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