The Threshingfloor par Elrickh Petersson
Avec une régularité presque mathématique, Wovenhand nous revient en 2010 avec un nouvel effort intitulé « The Threshingfloor ». Préparez vous, une fois de plus, à un voyage spirituel et musical aux côtés de David E. Edwards, le charismatique leader du groupe (Ex-16 Horsepower, mais faut il le rappeler ?)
J’ai beau être en complète opposition avec les idées religieuses de Wovenhand, je suis pourtant plus que réceptif à leur musique. Ce nouvel album n’échappe pas à la règle et rattrape ainsi la (légère) déception que j’avais éprouvée à l’écoute de « Ten stones ». Sur ce dernier, les américains avaient pris une direction nettement plus rock et personnellement, je trouve que Wovenhand s’affirme mieux dans la folk sombre. En cela, « The treshingfloor » se rapproche plus de l’excellent « Mosaic » et de ses ambiances fantomatiques, de cette musique aux racines country, mais hantée par une Amérique mystérieuse.
Ce nouvel opus apporte quand même son lot de nouveautés. Tout d’abord, on rencontre ici et là des influences médiévales et celtiques européennes, comme sur le titre « The treshingfloor » ou encore sur « Terre haute » et sa flûte hongroise. De plus, on retrouve aussi des traces de la musique ethnique indienne (d’Amérique) plus marquées, comme avec certaines rythmiques, dans quelques lignes vocales (« Behind you breath ») ou avec l’utilisation de certains instruments ("Sinking hands", "Raise her hands"). Certaines ambiances, ont même un côté chamanique du meilleur effet. Wovenhand produit vraiment une musique de l’âme, pour l’âme.
Le côté sombre est bien sûr omniprésent, c’est une espèce de soleil noir qui illumine cet album. La voix de David E. Edwards est, quant à elle, toujours aussi belle, profonde et douloureuse. On retiendra notamment le très beau « Orchard gate » ou le très groovy « Denver city ».
On notera enfin qu’on trouve sur cet album une reprise très réussie de « Truth » de New Order, peut-être même mieux que l’originale, surtout grâce au chant de Edwards.
Ce nouvel album de Wovenhand est donc, une fois de plus, une bien belle œuvre qu’il convient de mettre entre toutes les mains. Invitez vos amis au voyage, un voyage dans les terres sombres et mystiques d’une Amérique presque disparue aujourd’hui.