Je fais partie de ces vieux cons qui déplorent souvent que les gens connaissent la reprise, la séquelle, le fils spirituel, le spin-off, et pas l'original. Pourtant, c'est bien connu, on est toujours le con d'un autre, et me voici face à l'une de mes nombreuses lacunes musicales. My Little Cheap Dictaphone en est à son troisième album, et je ne connais du groupe que son excroissance, Hollywood Porn Stars. Il était donc temps de remédier à cette erreur. Et comme pour enfoncer le clou, le groupe de Redboy a semble-t-il décidé de pondre un chef d'œuvre. Dès les premières secondes, je suis emporté par cette ambiance étrange, entre fantasmagorie, tragédie gothique et mélancolie. Fasciné et séduit, je me laisse porter par cette pop orchestrale de haute volée, je me laisse raconter l'histoire de ce génie inventé de toutes pièces pour servir le concept-album que méritait le vrai génie, musical celui-là, de son auteur, pour pouvoir s'épanouir. Pour parler belge, on trouvera des traces des grands-frères Venus ici, de leur habileté à proposer des petites merveilles, des symphonies de poche, des rollercoasters de chambre. D'aucuns pourraient le trouver pompeux, prétentieux ; « The Tragic Tale Of A Genius » est pourtant juste grandiose, sorte de comédie musicale qui effacerait toutes les horreurs qu'on a pu nous vendre sous cette étiquette depuis bien longtemps. Est-ce cette ambiance cinématographique qui séduit et emporte ? Ou ce côté cabaret rock qui a le vent en poupe ? Peu importe ; cet album est énorme, magnifique, imparable, une réussite totale... Et une preuve de plus que le rock belge a décidément quelque chose en plus.
MarcPoteaux
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le 20 févr. 2013

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Marc Poteaux

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