Après le succès retentissant de From Mars To Sirius, Gojira devait non seulement sortir un album ambitieux, mais aussi taillé pour la scène. En résulte The Way Of All Flesh, qui contient sans doute parmi mes morceaux préférés de Gojira (Oroborus, Toxic Garbage Island, A Sight To Behold, Vacuity ou encore et surtout The Art Of Dying), qui exploitent parfaitement la "recette" Gojira : un groove dévastateur, des riffs parfaits, des transitions mélodiques géniales, et un chant encore plus mélodique que sur FMTS. Symbole de l'ampleur que devait avoir TWOAF : Adoration For None, en featuring avec ni plus ni moins que Randy Blythe, sans doute l'un des meilleurs chanteurs de metal de tous les temps.
En digne successeur de FMTS, The Way Of All Flesh se devait aussi d'être un concept-album : si FMTS tournait autour du thème de l'écologie (toujours présent) et par extension de la vie, TWOAF est lui centré sur celui de la mort. Le talent de songwriter de Joe Duplantier prend lui aussi une autre dimension, plus ouvertement philosophique que sur les précédents opus (notamment sur The Art Of Dying). Mais TWOAF n'aura pas la force homogène de son aîné, plus complet en tant que concept-album.
The Way Of All Fesh contient trop de morceaux qui ne peuvent pas tenir la comparaison avec toutes les kiiller tracks de l'album : Yama's Messenger, Wolf Down The Earth, ou Esoteric Surgery sont quand même des morceaux un peu faibles et répétitifs, dans le référentiel de Gojira. Ce sont ces mêmes défauts qu'on retrouvera quatre ans plus tard dans L'Enfant Sauvage, en encore plus accentués même.
Mais bon, sur 12 morceaux il n'y en a que 3 vraiment faiblards... Gojira n'a pas été classé groupe de metal le plus important de la planète pour rien. TWOAF marque le commencement d'un deuxième Gojira, moins brut, dans une introspection motivée par leur condition d'humain et non imposée par des forces extérieures naturelles. Une première étape vers ce qui est pour moi leur chef-d'oeuvre aujourd'hui, Magma.