Alors que le psychédélisme déferle sur le rock, les Who célèbrent la glorieuse épopée des radios rock, et mélangent sur cet album - daté, forcément daté, mais ce n'est pas ici un défaut - chronique humoristique des travers d'une Angleterre matérialiste et mesquine, et angoisses post-adolescentes qui ont toujours constitué le fond de l'œuvre de Townshend (le gros coup de Tommy est en préparation…). Le résultat est hétéroclite, surprenant souvent, passionnant parfois, mais toujours, toujours vivant : au milieu de ce foutoir délirant, de cette alternance absurde de coups de génie musicaux et parodiques et de graves plantages, la fièvre de cet immense groupe malade, révolté, têtu, brûle encore plus que dans leurs œuvres plus "classiques". [Critique écrite en 2009]