Toujours là où on ne l'attend plus.
À l'époque du pic Ed Banger, dans la vague acid-punk de Justice, SebastiAn devait être le prochain élu à dominer l'electro. Avec un premier album mi-jouissif, mi-bordélique mais sorti un poil trop tard sans doute, il avait laissé passer sa chance. Mais pas perdu son talent.
Reconverti dans la création de disques pour les autres, l'artiste solo devenait petit à petit un ponte de la production, allant flirter avec des noms aussi différents que Charlotte Gainsbourg, Philippe Katerine et même Frank Ocean. Un esprit touche à tout qu'il lui permet aujourd'hui de sortir de manière totalement décomplexé son second album, quasiment une décennie plus tard.
Fatalement, on est loin de l'esprit bastos/One shot/hit à retourner un dancefloor et si on peut le regretter au premier abord, les écoutes répétés de Thirst lui donne un autre relief. Le projet est cohérent, ultra travaillé, une véritable œuvre de studio. Et dans le cadre de son évolution artistique, il est peu surprenant de rencontrer un casting large, divers et varié, de Syd à Sparks en passant par Alan Kingdom ou Gainsbourg bien sûr.
Électronique dans le fond mais ouvertement pop dans la forme, l'opus est marqué par une homogénéité solide et quelques ogives qui trouveront certainement leurs postérités en bande son de film ou de pub. Retour réussi.