This Is Hardcore
7.6
This Is Hardcore

Album de Pulp (1998)

His 'N Hers était l'album de l'adolescence naïve et vaine, celui des petites histoires de sentiments et de fesses sans réelle importance, de la tromperie, de la manipulation, bref de l'émergence de petits salauds égoïstes et assoiffés de reconnaissance que nous sommes tous. Different Class était l'album du passage à l'ère adulte, de la rébellion inutile, de la lutte perdue d'avance contre la vacuité de l'existence, et donc de la frustration permanente. This Is Hardcore conclue de manière magnifique ce triptyque en étant simplement celui de la vieillesse et des regrets sur sa propre vie ratée.

Bref, This Is Hardcore est l'album du "I could be a genius if I just put my mind to it" et du "I wish I could be an example", celui où on se rappelle qu'on a un fils, mais bon, on l'a abandonné et on a trompé sa mère. Mais c'est toujours cool d'essayer de revenir pour lui donner des leçons. Celui où on se rappelle qu'on a eu une jolie copine qui avait besoin d'affection, mais bon, c'était juste pour se la péter qu'on l'avait prise hein. Evidemment c'est quand même toujours cool de revenir pour s'excuser de l'avoir abandonnée, mais t'inquiète, ça va s'arranger, garde espoir, tu te remettras bien toute seule de tout ça. Parce que sache que je peux rien faire pour toi, déconnons pas non plus.

Il s'agit de l'album rappelant nos "Glory Days" bien à nous, ceux qu'on a passé tout seul à se morfondre comme un imbécile, ou alors vautré devant la télé, ou alors cuité à une soirée, ou en train d'écrire quelques critiques d'albums dans le vent sur un site quelconque dans l'espoir assez fou d'être lu.

Il s'agit de l'album abordant des thèmes religieux et existentiels, rappelant notamment qu'on est pas Jésus Christ, qu'on est pas exceptionnel, quoiqu'on fasse, et puis qu'on arrive pas à changer l'eau en vin, mais de toute manière même si c'était le cas, ce serait vachement moins pratique pour faire la vaisselle.

Ceci est album contenant la sublimation ultime, en chanson éponyme, de l'acte sexuel et de la perversion comme un spectacle filmé sans fin, à la ligne scénaristique usée, sur-usée et clichée.

Enfin, il te rappelle qu'après cette vie de merde, tu risques bien de crever un jour.

Si jamais la musique n'était pas de la putain de pop édulcorée, colorée et pétillante, je classerais bien ce disque parmi les plus déprimants jamais enregistrés.
Erw
8
Écrit par

Créée

le 8 sept. 2013

Critique lue 761 fois

20 j'aime

5 commentaires

Erw

Écrit par

Critique lue 761 fois

20
5

Du même critique

Master of Puppets
Erw
5

Critique de Master of Puppets par Erw

Pendant longtemps je crois, j'ai essayé de cacher ma véritable nature. Je ne voulais pas vraiment admettre quelque chose qui semblait contre-nature, vous savez. Je me suis fui, sûrement à cause de...

Par

le 9 août 2013

40 j'aime

36

F♯ A♯ ∞
Erw
7

Habiles charmeurs

Ce fut mon premier contact avec le groupe. Godspeed You! Black Emperor est devenu en quelque sorte les Pink Floyd des hipsters. Voilà les messies, les artistes contemplatifs au sublime son qu'il est...

Par

le 31 mars 2013

32 j'aime

8

The Psychedelic Sounds of the 13th Floor Elevators
Erw
8

Critique de The Psychedelic Sounds of the 13th Floor Elevators par Erw

1966, le psychédélisme s'assume pleinement. Les Beatles sortent Tomorrow Never Knows, les Byrds enregistrent Eigh Miles High et au milieu de tout cela, une petite bande de drogués prenant très au...

Par

le 8 mai 2012

30 j'aime

1