Flagellez moi en place publique!
Parce qu'il est temps que la vérité éclate au grand jour.
Nous voilà donc en présence de l'album-le-plus-vendu-de-l'histoire-du-monde-de-l'univers.
Et c'est pour cette raison précise (car, non, l'humanité toute entière ne peut pas se tromper, ça se saurait) qu'il est intouchable.
Voilà.
D'ailleurs j'en conclus que la BO de Bodyguard (oui, le machin qui fait penser à une alarme d'Opel Vectra) est un chef d'oeuvre étant donné qu'il est le 4ème album le plus vendu de l'histoire.
Je mesure donc les risques que je prends en osant m'attaquer à Thriller.
Je ne suis qu'un mécréant. Que Saint-Usher me pardonne.
Car effectivement, je ne peux plus me voir Thriller en peinture, ni en photo d'ailleurs.
Non sérieux, vous l'avez regardé d'ailleurs la photo de la pochette.
Mike dans une pose subjective (le photographe devait bosser en parallèle sur un calendrier de routiers, c'est pas possible autrement), le pento qui dégouline. Et bordel, ce costard digne d'un Tony Montana d'opérette!
Allez, ça commence tout en sobriété avec "Wanna Be Startin Something". Michael a rameuté "Marcel et son orchestre", les mecs sont chauds comme la braise. Et vas-y que je t'envoie un coup de trompette par-ci, et que j'empile les choristes par-là. So-bri-é-té je vous dis.
Bref, le mec veut "commencer un truc". Bordel, moi j'ai déjà envie qu'il s'arrête.
A la rigueur, le seul bon moment de la chanson, c'est le final qu'il a pompé sur...MANU DIBANGO. Mais merde quoi! Si encore il s'était inspiré de Marvin Gaye ou de Otis Redding! Mais non, il s'agit bien de Dibango. On aurait déjà du se douter d'un truc.
Bon ensuite, "Bay be mine". Là, rien à dire. Une face B de Kool & The Gang. C'est pas désagréable. Tu l'écoutes, tu l'as oublié 3 minutes après.
Bien joué.
Et c'est là qu'arrive la grosse déconnade!
Tout le monde a le droit a son "joker connerie". Paul McCartney le grille avec "The girl is mine". Et Michael vient de griller sa crédibilité.
Là où je rigole moins c'est qu'à la différence du titre précédent, cette bouse nous reste accrochée dans la tête. Ce titre, c'est le sparadrap du Capitaine Haddock.
Par pudeur, je n'évoquerai même pas les arrangements de la chanson (arrghhh les violons qui viennent t'achever!).
Arrive le titre éponyme, "Thriller".
Voilà, on a attendu 15 minutes pour avoir une bonne chanson.
Car thriller est même un excellent titre.
J'ai donc un coeur moi aussi.
On continue.
"Beat it".
On sent que Michael avait envie de nous faire ressentir des choses profondes, enfouies dans son inconscient et que ce titre lui vient du fond du coeur.
Non, je déconne.
Son pote Quincy vient le voir et lui dit (oui, j'étais là):
_"Ecoute mon pote, si tu veux te faire un max de flouze, faut aussi qu'on refourgue le disque à tous les blancs-becs aux cheveux sales qui écoutent du Heavy métal.
_"mais, Quinz, j'y connais foutrement rien en métal".
_"T'inquiète pas ma couille, il suffit de faire rappliquer des gars dont c'est le métier".
_"Putain, mais oui! T'es pas la moitié d'un con toi!"
Du coup, Quincy Jones sort son calepin et passe ses coups de fils.
_"Bon, Mike, j'ai eu les mecs de Iron Maiden mais ils ont piscine. Par contre, je t'ai dégoté les gars de...TOTO (quand je vous dis que cet album est une vaste blague)"
Voilà, voilà.
Et puis pour montrer que on est bien à fond "heavy-trash-death-métal" on n'a qu'à demander à Van Halen (oui, le mec qui a commis "Jump") de venir balancer un solo. Et tant pis si il tombe comme un cheveu sur la soupe et qu'il n'a rien à voir avec le reste du morceau.
Ah, oui, "Billie Jean" maintenant.
J'ai quand même des limites.
Il y a certains sujets tabous avec lesquels on ne rigole pas: le racisme, le religion et Billie Jean.
Je m'abstiens donc, de peur de me prendre une fatwa sur le coin de la gueule.
L'avantage, c'est que je vais pouvoir déverser tout mon fiel sur la piste suivante.
"Human nature" A.K.A "la grosse guimauve dégoulinante.
Ce titre met en avant le pire fléau qu'aient connues les années 80: le clavier "Bontempi". On tourne en rond pendant 4 minutes, on s'apprête à se taillader les veines quand MIRACLE: le piles du clavier tombent en rade!
Par contre, c'est con, mais l'ingé-son prend un peu de temps pour couper le massacre, du coup ça s'entend pour les piles.(On pardonne l'ingé-son, il fallait d'abord qu'il s'enlève la corde qu'il s'était passée autour du cou.)
Courage, on touche presque au but.
Mais avant on va toucher le fond.
(roulement de tambour...)
Avant dernier titre: P.Y.T.
Je ne veux même pas savoir à quelles "jolies jeunes choses" Michael faisait allusion.
Non, le drame c'est qu'ils aient remis des piles dans le clavier bontempi.
Là, on sent clairement que les gusses n'en ont plus rien à péter:
_"Dis donc, tu nous a pondu un album avec 7 titres? Tu te fous pas un peu de notre gueule?Et il t'a fallu 3 ans??"
_"T'es chiant Quincy, j'ai tout donné là".
_"Bon écoute, t'as qu'à chanter une grosse connerie, moi par dessus je te fous tout plein de sons à la con histoire de montrer que je maitrise la table de mixage. Et puis tu penses à bien faire des Whou Whou quand tu le sens!".
_"Mais ça ne serait pas une démarche très artistique"
_(gros blanc)
Puis les deux:"AH AH qu'est-ce qu'on est con!"
Et histoire de bien montrer que, quand même, Michael est un touche à tout de génie, quoi de mieux qu'une bonne ballade bien sirupeuse pour clore son album?
Alors pour les paroles, il nous met un peu de "I love You", de "I need you" et de "i will always need you for ever".
On secoue bien fort et...TAAAADAAAAA: Voici "The lady in my life".
La seule bonne nouvelle c'est qu'avec tout le cash que va rapporter cet album, le lascar va nous épargner pendant 5 ans avant de nous sortir Bad (là, j'avoue qu'au moins, le titre ne nous ment pas quant à son contenu).
Voilà, vous pouvez m'insulter.