Après le raz-de-marée que provoque la sortie d'Enter the Wu-Tang, RZA fait en sorte que les membres aient leur carrière solo. Pour cela, il faut que chacun ait son album et c'est là que débute la première phase. Method Man est pour moi celui qui est le plus remarquable sur 36th Chambers (ayant même un morceau solo), il est logique qu'il soit le premier à sortir son projet. Tical sort ainsi en novembre 1994.
Method Man est un membre à part du Wu car celui-ci a déjà le potentiel d'être un artiste plus ouvert et c'est ce que l'on retrouve sur Tical. Malgré le fait que le projet soit comme d'habitude intégralement produit par RZA, on ne retrouve pas tellement l'atmosphère que l'on a sur la plupart des solos et sur les albums de groupe. On accorde ici bien plus d'importance au rap de Method Man et c'est d'ailleurs un très gros point tant ses performances sont excellentes. Il a un côté plus musical que les autres dans ses flows et il respire la maîtrise à la manière d'un Biggie tant il glisse sur les instrumentales (ils croisent d'ailleurs le fer sur Ready to Die). Si on peut reprocher un léger manque de cohérence et de grandiose à Tical, en reste un album extrêmement bien rappé qui est centré autour du rappeur et pas sur un univers qui pourrait l'entourer (comme ça l'était les autres membres).
Finalement, Tical s'écoute toujours très bien grâce à un Method Man musical comme jamais.