En quittant Polydor pour Warner Bros en 82, Clapton voguait vers de nouvelles aventures (pas forcément géniales si on veut être honnête, sous la houlette de Phil Collins comme producteur entre autres), plus pop rock et moins blues que celles des années 70 brillantes où il avait su dompter ses démons (pas totalement quand même car il s’est défait de la drogue pour devenir lourdement alcoolique). Polydor en 82 avait donc sorti un « Timepieces vol 1 » qui se concentrait sur ses singles en studio des seventies. L’année suivante, la maison de disques soucieuse de tirer parti jusqu’au bout de son artiste qui l’a quittée, remet ça avec un volume 2 qui comprend des morceaux live. Rien d’inédit (ça aurait été un véritable atout) mais des morceaux tirés des albums live dont le « E.C. was here » (très blues et superbe), un seul extrait du live de Derek and the Dominos de 1970 (sorti depuis intégralement et absolument incontournable, quelle performance) et surtout du « Just One Night » enregistré en 79 au Budokan de Tokyo (très bon). Rien à redire au niveau musical, Eric étant entouré à chaque fois de musiciens de très haut niveau dont l’excellent Albert Lee, Jamie Oldaker, Bobby Whitlock, Carl Radle et même Chris Stainton, toujours aux claviers lors de la tournée 2024 ! L’enchaînement "Ramblin' on My Mind"/"Have You Ever Loved A Woman" vous donne des frissons dans la seconde, « Blues Power » dépote sec et la version de "Can't Find My Way Home" est magnifique. Évidemment, ça n’est pas un indispensable pour ceux et celles qui possèdent déjà ces disques en concert, on peut se lancer par contre dans le sublime coffret « Crossroads vol 2 Live in the seventies » qui en 4 CD est bien plus complet et contenait des inédits. Sa tournée 2024, très blues, a montré que Clapton malgré les années, restait un musicien légendaire et qui sait faire vibrer toute une salle avec sa guitare.