Y’a pas à dire: Septicflesh, c’est du spécial. Et du brutal, aussi, mais surtout du spécial. Bon, ce jugement se fait à l’aune de deux albums: Titan, le dernier en date, et The Great Mass, que j’avais chroniqué à l’époque. Il faut dire que les Grecs de Septicflesh pratiquent un mélange pas piqué des hannetons, à base de death métal, de métal progressif et de musique symphonique.
Donc, Titan, c’est une dizaine de pistes plutôt courtes – l’album fait quarante-cinq minutes – avec des constructions complexes, des vocaux growlés jusqu’aux intestins et des insertions de grandes envolées symphoniques: cuivres, chœurs, grandes envolées de violons ou percussions.
Le tout se mélange dans une sortie d’orgie baroque et cela donne une ambiance chaotique à souhait, mélangeant brutalité et subtilité avec des accents épiques prononcés. Il est heureux que cet album soit court, parce qu’un tel régime est assez usant pour des oreilles normalement constituées – et même pour des grands blasés dans mon genre.
L’ensemble n’est pas non plus du même niveau, il y a des compositions plus inspirées que d’autres et je relèverai parmi les meilleures « Order of Dracul », « Prometheus » et « The First Immortal ».
À noter que la version digipack « deluxe » propose un très intéressant CD avec cinq titres en version instrumentale (presque) pure, certains recombinant deux pistes avec des accents à la Danny Elfman (« Dogma of Prometheus »).
Épique, chaotique, orgiaque, complexe, brutal et magnifique, Titan est un de ces albums rares, mais qui se mérite. Il faudra à l’auditeur des oreilles averties ou une bonne dose de courage – de préférence les deux – pour l’apprécier à sa juste valeur.
C’est aussi de la musique pour rôliste, de l’inspiration en barre. Il y a un petit côté « domptage de dragon sur un volcan en éruption »: si on se rate, on est mort-mort-mort, mais si ça passe, c’est beau.