2016 et revient un de nos parisiens préférés. C'est effectivement une joie de revoir le leader de General Elektriks sur scène, s'agiter comme un gamin en tapant sur son synthé et propager dans le public son énergie si communicative. Pour l'album... ehm... c'est encore autre chose ! J'ai toujours eu du mal avec son style d'électro, ni vraiment pop, ni vraiment funk, qui est surtout conçu pour fonctionner sur scène. Beaucoup de critiques ont parlé de retour aux sources, et même s'il n'est pas aussi décevant qu'avait pu l'être "Parker Street" il y a cinq ans, il me manque un peu de cette folie exubérante que l'on pouvait trouver sur ses deux premiers albums (comme sur "Helicopter" par exemple)... aucun titre ne m'a franchement surpris sur "To Be A Stranger".
Bien sûr, Hervé Salters sait faire preuve de beaucoup de talent et d'intelligence quand il s'agit de produire ses morceaux, accrochant directement l'oreille par ses pincées de funk aux synthés oldschool. Il arrivera toujours à séduire, que ce soit par son riff au clavecin électronique sur le single "Angle Boogie" ou le très jazzy "Migration Feathers" qui finit sur une belle touche de violon. Mais malgré ce travail sur la production, on sent une certaine léthargie dans les compositions, peinant à faire ressortir le groove que l'on pourrait attendre de ce genre d'albums. J'ai toujours eu du mal avec la voix du bonhomme, trop simplette comparée à l'énergie soul demandée par son style, j'attends toujours qu'il s'entoure au chant par des imitateurs d'Aretha Franklin ou de Stevie Wonder pour donner la chaleur que méritent ces morceaux. Ou de trois Bee Gees au pire !
Là, je me suis ennuyé assez souvent sur ce quatrième album, malgré quelques petits effets, quelques gimmicks qui venaient remonter de temps en temps le niveau. Les mélodies vocales passent dans les aigus presque à chaque refrain sans que l'émotion passe. Le beat joue avec une telle nonchalance qu'on a l'impression que le groupe s'emmerde aussi, entouré de tout ces sons électroniques. Ambiance de fin de soirée dans un bar... C'est vraiment dommage car General Elektriks le tiennent leur style si particulier, il faudrait juste qu'ils le relèvent encore plus, que leur énergie scénique soit également insufflée dans leurs productions discographiques, pour qu'ils inscrivent définitivement leur nom dans l'Histoire. Eux seuls sauront régler le problème. En attendant, petite déception pour un album tout juste bon.
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