Pop progressive
Comme beaucoup d'artistes en vieillissant, Steven Wilson change voire s'assagie. Finis les morceaux aux sonorités métal de Porcupine Tree, ou du moins les sonorités metal se font moins présentes,...
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le 25 août 2017
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Comme beaucoup d'artistes en vieillissant, Steven Wilson change voire s'assagie. Finis les morceaux aux sonorités métal de Porcupine Tree, ou du moins les sonorités metal se font moins présentes, finies les expérimentations jazz et rock, ou du moins, elles s'effacent un peu plus pour un son plus épuré, plus doux, plus grand public. Et ce n'est pas désagréable, loin s'en faut !
To The Bone c'est un album bien plus abordable pour les novices de Steven Wilson qu'un album exigeant comme The Raven That Refused To Sing, un de ses meilleurs album solo sortis il y a quelques années ou encore Hand.Cannot.Erase. Ici, Steven Wilson prétend faire de la musique pop, dans la veine d'un David Bowie mais aussi d'un Peter Gabriel. Selon ses propres dires, il considère Les Beatles comme de la pop, c'est dire à quel point il ne prend pas du tout ce genre pour quelque chose de commercial mais comme un genre parfaitement noble. Et le progressif d'où vient Steven Wilson n'est pas loin de la pop, quand on voit ce que sont devenus les grands groupes progressifs, avec le temps.
L'album s'éloigne donc de l'expérimental, du son dur et des concepts et parait immédiatement plus hétérogène et peut-être un peu plus inégal. Je n'ai pas été charmé par tous les titres. Certains sont en dessous de ce qu'on attendrait du chanteur, d'autres sont clairement au niveau, à commencer par Refuge, un morceau progressif puissant avec un solo d'harmonica qui donne des frissons. Ca vous embarque, ça vous électrise. C'est fabuleux. Le meilleur titre de l'album.
Steven Wilson n'est d'ailleurs pas en rupture avec son oeuvre passée. Il fait appel à bons nombre de musiciens de ses précédents albums dont l'excellente Ninet Tayeb qui nous berce de sa voix puissante et légèrement cassée notamment sur le titre Pariah. Et justement ce titre, est aussi excellent que frustrant, frustrant car son final, crescendo n'explose pas suffisament. Il illustre toutes les forces et les faiblesses de l'album, bon mais un peu en retenu. On y attendrait un solo de guitare, une envolée dans les aiguës fabuleuse mais Steven Wilson reste sobre et presque trop sage. Notons aussi l'excellent People Who Eat Darkness, qui rappelle les meilleures heures de Porcupine Tree, pour le plus grand plaisir des oreilles, Song of Unborn, une très belle chanson, qui prouve à quel point Steven Wilson est un mélodiste accompli. Deux titres d'ailleurs plutôt longs pour un album de "pop". Permanating, plus commerciale m'a laissé indifférente, pas mauvaise mais pas fabuleuse.
Un album inégal donc mais qui tire son épingle du jeu par plusieurs titres éclatants. Wilson ne se trompe jamais. Il le fait avec amour, passion, soin. Les arrangements sont aux petits oignons, l'instrumentalisation, parfaite, la production, impeccable. Les chansons ne sont pas de banals titres pour la radio, mais des pièces musicales recherchées que l'on prend plaisir à écouter plusieurs fois. De la pop comme ça, j'en veux bien tous les jours ! Notons en plus cette remarquable prolixité. Tous les deux ans, le musicien nous honore d'un album. Alors certes, il n'est pas toujours joyeux, pas toujours modeste non plus, mais son talent continue d'être incontestable.
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le 25 août 2017
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