Le groupe allemand encore jeune profite de sa tournée japonaise 1978 pour enregistrer les concerts du mois d’avril (au Sun Plaza Hall à Tokyo). Scorpions bénéficie déjà d’une grosse popularité au Pays du Soleil Levant, popularité qui ne se démentira jamais jusqu’à aujourd’hui. Et à l’image du chef d’œuvre live de Deep Purple, Made in Japan, l’album sera double. Pari risqué mais réussi, le groupe se donne à fond, mené par un Klaus Meine à la voix toujours impressionnante, Rudolf Schencker et Uli Roth se partagent les guitares avec des sons très différents et complémentaires. Roth chante d’ailleurs sur 3 titres de cet album, il signe le morceau inédit d’ouverture, l’excellent All night long, mais partira dès cette tournée achevée pour poursuivre sa propre carrière. On y retrouve des titres extraits de leurs 1ers albums studio (Fly to the Rainbow, Speedy's Coming, Pictured Life, Backstage Queen, He's a Woman, She's a Man, Steamrock Fever…) mais surtout, le groupe se fait plaisir en reprenant des bons vieux rocks avec Hound Dog et Long Tall Sally, un vrai bonheur. Pour remercier les fans japonais de leur enthousiasme sincère, Scorpions interprète un chant traditionnel nippon, "Kojo no tsuki". C’est un excellent live, un groupe soudé qui passait facilement l’épreuve pas évidente de la scène et qui obtenait une stature internationale de plus en plus visible. Les années 80 arrivaient et Scorpions allait devenir un mastodonte mondial du rock, accumulant les tubes. Leur live suivant est encore plus énorme, le World Wide Live est leur chef d’œuvre live mais c’est une autre histoire. Ce double album-là laissait augurer d’un groupe qui est aujourd’hui encore une référence du rock mondial, alors que Meine et Schenker ont, en 2025, 77 ans tous les 2 ! A les voir en concert, on ne le dirait franchement pas ! Qui a dit que le rock’n’roll conservait ?!