Torn Beyond Reason par AntoineRA
C’est avec une certaine appréhension que l’on attend ce second opus des excellents WOODS OF DESOLATION. En effet, suite à l’EP Sorh, qui ne brillait pas par sa production, le groupe était parti en stand-by. Heureusement, D. s’est remis à l’écriture de morceaux ; cette fois-ci avec la participation de Tim, son binôme de GREY WATERS (formation plus Rock), au chant et à la batterie. Entre-temps, AUSTERE s’est séparé et notre frontman australien, qui devait les rejoindre, a finalement réutilisé les compositions qu’il avait commencé à écrire pour ses collègues, sur Torn Beyond Reason, nouvel album de son propre projet. Sur ce disque, tout de même un peu court, il n’est donc pas étonnant d’y retrouver des sonorités dans la veine de To Lay Like Old Ashes, dû, outre certaines pistes, au recours du même studio de production. D. voulait, effectivement, un enregistrement professionnel, qui corresponde en tout point avec ce qu’il souhaitait dès le départ pour sa musique - dont il se sert pour capturer des instants (émotions, expériences,…) de sa vie. Autant dire que la différence est flagrante, à tel point qu’on croirait écouter un nouveau groupe tant le côté brut est complètement effacé. Le son est plus mature et affiné et offre un parfait rendu de chacune des lignes instrumentales.
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En dépit d’une production exquise clairsemant l’ensemble, les cordes n’ont rien perdu de leur signature saturée impressionnante à travers laquelle D. crée son catharsis. Les riffs disposent toujours de cet aspect brumeux mais profitent, désormais, de leur mise en exergue pour exposer une mélodie savoureuse et évolutive. Les lignes atmosphériques profondément mélancoliques développent d’immenses scènes d’une poésie ésotérique dont l’émotion suinte de chaque accord.
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Une subjugation qui doit également son succès aux cordes vocales de Tim. Le nouveau porte-parole de WOODS OF DESOLATION enfante d’une voix déchirée inhumaine, à la fois très atmosphérique pour se confondre aux guitares saturées, mais aussi empruntant quelque peu au shriek. Absolument dévastatrices, ses paroles emplissent l’ambiance des compositions d’un tourment insondable.
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Les morceaux deviennent rapidement épiques, dévoilant une pleine cohésion entre la beauté et la douleur, exprimée par l’ardeur de certaines partitions. Et grâce aux légères nappes orchestrales que les claviers apposent, les plages se trouvent magnifiées.
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Au travers de Torn Beyond Reason, l’Australien derrière WOODS OF DESOLATION livre une œuvre grandiose, d’une qualité exceptionnelle. Solutionnant tous ses défauts des trois dernières années, il parvient à dépasser les limites de ses horizons musicaux, écrivant une suite de compositions extrêmement honnêtes et touchantes. Défini comme l’album qu’il avait toujours voulu réaliser, ce second effort s’est sans conteste emparé de son âme, ouvrant à l’auditeur des fresques grandioses, unissant à merveille une mélancolie épique retracée par de fabuleux leads, et une désolation inégalée, que la rythmique impitoyable abat sans remords. Finalement, le ton eschatologique qui déchire l’atmosphère achève l’auditeur qui n’a d’autres choix que d’abdiquer face à cet univers dantesque.
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