La ballade chargée de frissons électriques. Et la voix se fait docile et reste un murmure. Sadier perdue dans le chœur…Les chœurs font : LA-LA-LA-LA… LA-LA-LA-LA…


On est partagé entre la paresse, et l’envol dans les volutes, bercé par  de l’orgue électrique. Du rock maté par la pop attitude. Et qui se laisse écouter langoureusement. Tone Burst. Our Trinitone Blast. Pop léthargique. Répétitive comme une montre suisse, qui répète son motif à l’infini, sauvé par ses qualités musicales, presque pas de paroles, que des napppes de sons, comme de légers voiles électriques. Hz.Hz. Yr.


     Pack Yr Romantic Mind. Belle mélodie. Simple à pleurer. Et qui traîne comme de la danse. Le son de cet album est curieux, assez original. Hérité des expériences des seventies, et du rock fusionné pop. Expérimentations électriques, sans se prendre la tête. Facile à vivre, facile à écouter. Outre qu’il semble être fait avec les moyens du bord, on a vraiment l’impression d’un inachevé heureux. De bonnes idées mises en lumière, traversés du coup de jus, du flux, et des reflux.


    I’m going Out Of My Way. Encore l’orgue et le synthé “analogique” qui ont la part belle. La basse est là comme pilier, et c’est tout. Classique et efficace. La voix semble sortie d’un vieux poste de radio en modulation de fréquences, la batterie est derrière, c’est carré. Dans la boîte. La basse et l’orgue se font du pied, et la chanteuse se fait désirer. Elle chante, mais à demi-mot. Comme pour nous dire que l’important est ailleurs.


  Golden Ball. Retour aux basiques. Une longue impro entrecoupée de bruits, et de sons électro, de signaux radio. On ne comprend pas les paroles…y’a rien à comprendre. On croirait à un morceau de rock progressif, sans thème, juste un riff qui évolue, évolue…le mouvement hippie, avec une orgue Hammond qui s’est enrayé. Jim Morisson n’est pas loin, en train de se déhancher, sûrement. Et la guitare qui feule rageusement sur deux accords. EUPHORISANT…Et ça dérape soudain… ???? Les DJ utilisent le Scratch pour faire de la rythmique. Stéréolab l’utilise pour faire un…accident sonore. Du bruit…l’élément perturbateur…Tout compte fait ça semble réfléchi, cet album, pas si impro que ça, jeté comme ça sur la table. Une envolée non pas libératrice, mais scolaire dans le sens procédurier du thème. Pas une note plus haute que l’autre. Toujours le même rythme réconfortant. Un déhanché somnolent. Curieusèment original.


  Un curieux design vocal : Français-Anglais, pour rock métis. Et ça décolle dans le sens de la hauteur, avec un coup de foudre : Jenny Ondioline. Wow ! Stéréolab cultive son originalité, et sait rester séduisant. C’est important en pop. Et les paroles veulent tout dire : « I don’t care…Socialism’s collapsing…Et le « design » répété, encore et encore, comme dans une sérigraphie qui sent l’encre fraîche. On n’arrive plus à distinguer voix d’instruments, tous noyés dans un bain de réverb de jouvence. Encore un morceau très brut et simple. Droit au but. Pop-rock electrisé ou rien. Le larsen brodé comme de la dentelle, enrobe la mélodie dans une gangue protectrice. Doux et dingue. Même en essayant, je n’arrive pas à détester ces longues plages instrumentales, et Analog Rock. Analog Pop. Rock d’église. La voix de Sadier est traitée comme un bruit annexe ; le plus beau c’est que ça marche. Faut même pas chercher à comprendre, ça marcherait pas.


   Alors on aimera, ou on boudera. Trop doux pour certains, trop expérimental pour d’autres. Comme Crest. J’avais oublié que le son de l’orgue, et celui de la guitare électrique, se mariaient aussi bien dans la tête. Et qu’ils pouvaient dégager autant de groove. Du bon ! Une comptine rock. Et le morceau semble immobile, mais bouge lentement et finit par nous emporter. Variations autour du riff. Répétition autour du même objet produit et chauffé à l’alchimie de la petite fée électrique, pour finir par prendre de l’altitude.

Angie_Eklespri
8
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le 6 oct. 2016

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