Transit Transit par Marc Poteaux
Il y a quelques années, alors que mes cheveux n'essayaient pas encore, doucement mais surement, de rejoindre mes oreilles, j'ai découvert au gré d'une chronique (comme quoi, des fois, c'est lu ces machins) un groupe qui exploitait le filon grunge rock avec beaucoup de talent. Un groupe entouré d'une aura magique, car méconnu du grand public, bien loin de la médiatisation d'un Nirvana, d'un Pearl Jam ou d'un Alice In Chains. Ce groupe, c'était Failure, et l'album en question « Magnified », chef d'œuvre du genre. Autolux, déjà auteur en 2004 d'un « Future Perfect » très écoutable, est la moitié de Failure. Seize ans après ma première rencontre avec Greg Edwards, me voilà de nouveau face à lui et son génie créatif. Apaisé, préférant retenir les coups, les étouffer, tisser des passerelles entre les nuages mélodiques plutôt que de s'y frayer un chemin à coup de stridences et de déchirements noisy, le groupe a parfois du mal à convaincre. La faute à cette obsession de l'originalité, du son archi-personnel ? Ou Autolux a-t-il juste un peu perdu cette magie qu'on avait décelé au détour d'un titre comme « Turnstyle Blues » ? Reste un album traversé de fugaces moments de grâce, mais qui peine à capter l'attention sur la longueur. Et un chroniqueur affreusement déçu.