Album particulièrement attendu trois ans et demi après Blurryface.
L'inquiétude était de mise étant donné que le groupe a littéralement explosé près d'un an après la sortie de ce dernier (près de 2,5 milliards de streams sur YouTube seulement pour Stressed Out et Heathens réunies. L'époque où le clip de Holding On To You atteignait difficilement les 2 millions de vues semble bien lointaine). En effet, nous avons malheureusement suffisamment d'exemples d'artistes qui se laissent aller aux productions insipides destinées à la diffusion massive à la suite d'un succès tel.
Au final, l'inquiétude est vite balayée, Tyler Joseph est toujours la même personne torturée et solitaire que l'on connaît depuis No Phun Intended. Le sujet de ce succès brutal est d'ailleurs abordé à plusieurs reprises dans l'album (Cut My Lip, Leave The City) et l'on se rend compte que cela a été difficile à surmonter pour le duo.
Musicalement, l'album se veut plus calme que les précédents Vessel et Blurryface malgré une introduction plutôt punchy (Jumpsuit). On se rapproche d'ailleurs de l'ambiance plus intime et poétique du Self-Titled avec des morceaux comme Neon Gravestones, Bandito ou Leave The City. Mais les amateurs de pistes plus rythmées ne seront pas en reste avec Smithereens, The Hype ou Legend qui se veulent plus "uplifting".
Malgré tout, ce qui fait la force de cet album selon moi sont ses chansons plus calmes que je trouve assez poignantes, Neon Gravestones et Leave The City en tête. Cette dernière me fait beaucoup penser à Airfield de l'album The Sights de Enter Shikari, album qui a été comparé à plusieurs reprises à l'univers de tøp: de là à y voir de l'inspiration mutuelle ?
En résumé, Trench est un album dans la continuité de Blurryface dans le fond et se rapprochant du Self-Titled dans la forme tout en gardant la variété qui fait la force de Vessel.
L'album renforce ainsi une discographie déjà très solide jusqu'ici pour notre plus grand bonheur.