Tout d'abord, un conseil avant d'écouter ce disque et pour encore davantage l'apprécier.
Mettez vous à la place de ces 5 hommes qui viennent de sortir ce qui est encore comme l'une des plus grandes incohérences jamais créée : l'insipide et je dirai inutile "From Genesis to Revelation".
Chacun des passages de ce disque là donnent peine à croire que ces créations viennent du groupe Genesis et c'est bel et bien eux qui ont produit cette "daube". Comme quoi, il faut bien démarrer par un égarement.
Enfin bon, il faut donc s'imaginer dans la tête de ces jeunes hommes (Peter Gabriel pour sa part a à peine 20 ans au moment où le groupe se met à produire Trespass) et mesurer la pression qui pèse sur leurs épaules.
En effet, il leur faut un succès pour poser leur patte (ou de marquer leur présence) sur un style qui est inexorablement en train de s'affirmer sur la scène rock internationale : le rock progressif.
Le défi est de taille et beaucoup imaginent à ce moment là Genesis comme un groupe raté, explosé avant même d'avoir pu décoller.
Avec un batteur, John Mayhew, à la technique limitée
avec un guitariste, Anthony Phillips, pourtant très talenteux mais qui est "bouffé" par un monstrueux trac sur scène.
On imagine le groupe créer une autre "bouse musicale".
Il faut bien dire que leur premier disque est classé par certains disquaires dans la catégorie des enregistrements catalogués "chant religieux" (pas bien glorieux tout ça)
Et pourtant, je peux dire que ce second disque est l'un des meilleurs de leur discographie.
Un disque qui révèle au public (amateur à l'époque de bons sons aux transitions surprenantes) le son Genesis : une douceur caractéristique dans les mélodies associées aux qualités instrumentales au dessus de la moyenne de ses musiciens.
L'ouverture avec "Looking for Someone" représente parfaitement ce son qui se dévoile au public.
Pourtant, les premiers couplets de la chanson laisse imaginer une chanson conventionnelle et peu créative (au chant assez lent et presque parlé par Peter Gabriel), le tout jusqu'à la 3ème minute où la transition (géniale) laisse place au génie et le son global du morceau ne fera que progresser dans le sublime et dans les transitions géniales.
Le son Genesis dans sa douceur presque protectrice laisse l'auditeur presque dans un cocon de plaisir sur les chansons "White Mountain" et "Visions of Angels".
La sublime chanson "Stagnation" (l'une de mes préférées de la discographie du groupe) fait un sorte de mix entre les deux : qualité de son, belles transitions et son doux et protecteur.
Un sublime titre dont je recommande vivement l'écoute.
L'une des rares erreurs du disque est la chanson "Dusk" qui rappelle quand même que Genesis a été capable du pire un an avant la sortie de ce disque.
Quoi de mieux pour cloturer ce disque que de proposer un titre qui selon moi va créer un pont entre ce bon Genesis qui propose son style tout en faisant selon moi une admirable réussite et un groupe qui va s'affirmer sur la scène progressive.
Cette chanson : The Knife propose une chanson qui ne peut que plaire à n'importe quel amateur de rock selon moi.
Il y a de toute façon un passage que n'importe qui peut apprécier dans ce titre.
Bref, je ne pourrai rien dire d'autre que Genesis a atteint la cible en plein centre avec ce disque et que ce n'est que le début de grands moments d'écoute.
Si seulement certains disquaires avaient placé ce disque dans la catégorie "chants religieux" comme leur prédécesseur, je pourrai dire que je viendrai plus souvent à l'église si c'est pour écouter de telles merveilles.