Qu'est ce que tu sais de la mort ?
Tu es assis dans un fauteuil à réfléchir
En face tout un monde virevolte
Les étiers de l'âme te mentent
Et les portes que tu essaies d'ouvrir
Restent closent car tu ne les vois pas.
Tu es dans la rumeur d'une rivière sauvage
En toi les flots s'agitent, des vagues se forment
Ton bateau prend l'eau, les marins vont mourir
Tu nages éperdu malmené par la furie
Echoué tu ramasses des grains d'or
Ils s'effacent dans tes mains et tu vois à travers.
Tout autour le paysage change
C'est une montagne abrupte ?
Ou un reflet dans une tombe ?
C'est une forêt dense rougie par une Lune
Elle t'enserre si fort, te coupe le souffle
Tu cherches encore, la forêt disparait,
C'est une eau limpide et fraiche
Tu nages, tu es un poisson
C'est une eau trouble, noire
Tu flottes, tu es crocodile
C'est un vent glacial tu es albatros
Une charogne arrachée à tes sens.
Alors tu te lèves, tu touches le mur
Ta main s'y enfonce, s'y enlise
C'est une boue désastreuse et dure
Derrière, un nouveau champ de ruines
Et puis le sol aussi se dérobe
T'engloutit, tu te laisses faire.
Ether des démons inconnus
Formant toutes les chimères
Agrégant des scories mystérieuses
Qui flottent aux alentours
Elles t'attirent, te repoussent
Et tu vois les méandres de ta cervelle.
Au loin, tout là bas au pays des rêves
L'espoir a disparu, aspiré par quelque chose
Mais tu te dois du courage,
Par les outrances de la raison
Ton esprit vacille, tu vas reprendre vie
Te réveiller étouffer la folie qui te gagne.
Puis soudain tu crois réaliser
Que tu rêves dans un rêve
Où rien ne pourra te sauver
Où rien ne pourra t'aider
Que tu ne sais rien de rien
Et surtout pas de la mort.
Alors par dessus les drones qui résonnent tu prends la parole.