1972 est une grande année pour le rock progressif.
Elle affirme un style qui reste pourtant si mal connu encore aujourd'hui.
Yes sort son remarquable "Close to the Edge", Genesis impose son style théâtral dans "Foxtrot" sans pour autant avoir dévoilé tout son talent, Jethro Tull se cherche un peu dans des albums concepts tout aussi extraordinaires les uns que les autres.
L'Italie est conquise et se met même à marquer ce genre avec Premiata Forniera Marconi et Banco del Mutuo Soccorso entre autres.
Emerson, Lake & Palmer aurait fait un très bon groupe de rock classique grâce au talent incroyable de Keith Emerson qui est à mon sens et de très loin le meilleur pianiste de l'histoire du rock.
Il maîtrise absolument tout et connait les capacités de son clavier mieux que personne.
Ecoutez ses envolées au piano, c'est juste majestueux tellement tout est maîtrisé.
Souvent, on pouvait reprocher au groupe Emerson, Lake & Palmer de trop se reposer sur les qualités de Keith Emerson (c'est mon avis) et que Greg Lake et Carl Palmer ait un terrain d'expression moins important.
Je trouve donc que sur l'album "Trilogy", on va dans la bonne direction avec une réelle cohésion de groupe, un son global où chacun des membres du groupe a sa place.
Bien sur, Keith Emerson reste très nettement mis en avant mais la cohésion du groupe rend ce disque bien plus appréciable.
Pour ma part, j'adore ce disque.
Il est un de mes préférés du groupe et point de vue piano une réussite totale.
Jugez seulement le "Boléro" de Ravel revisité par le groupe où comme le compositeur français, le ton augmente au fur et à mesure de la chanson tout en restant incroyablement bien maîtrisé.
C'est une nettement meilleure réinterprétation d'un classique comme a pu le faire le groupe avec les "Tableaux d'une exposition" de Modeste Moussorgski qui était à mon sens raté.
Je recommande l'écoute du disque pour les amateurs de piano rock.
Pour ces amateurs là, Emerson, Lake & Palmer est une source d'inspiration inépuisable.