Un titre alléchant pour tout amateur de Tubular Bells ... Ce disque finalement se révèle ne pas être une variation sur les rythmes de Tubular Bells, mais bien des remix de morceaux extraits de divers albums, les titres les plus emblématiques de Mike Oldfield sont ainsi passé à la moulinette par le duo allemand York, alias Jörg et Torsten Stenzel, tout cela sous l'égide de Mike Oldfield.
A notre tour de passer ce disque à la moulinette :
Le choix du premier titre "Let there be light", magnifique titre paru sur l'album "The Songs of Distant Earth" en 1994 est une très bonne introduction, mais où sont passé les envolées de la guitare qui faisaient toute la beauté du morceau ? Finalement ça commence mal, ne serons séduit que ceux qui ne connaissent pas l'original, car c'est vrai que la mélodie est accrocheuse et le rythme dansant ... dancefloor music for dancefloor people ...
La transition se fait avec "Far above the Clouds", morceau utilisant de manière plus poignante que les versions précédentes les fameuses cloches tubulaires, apparu sur "Tubular Bells III" en 1998. Le rythme techno est ici poussé à l'extrême et révèle un morceau de techno minimale digeste, on efface le côté dramatique des cloches tubulaires et la magie de la guitare (un paradoxe quand on connait la qualité du son de la guitare de notre Mike) pour ne garder que les rythmes de basse bien dansants ... techno music for techno people ...
Et c'est ici que j'attends le tournant du disque, car pour "Ommadawn" je serais intraitable, de nouveau ce côté dansant ne plaira qu'aux amateurs du genre, le morceau étant ici complètement déstructuré (massacré ?) par rapport à l'original. Les amateurs de musique crieront au scandale, les adeptes de la piste de danse crieront au génie, à condition qu'ils aient de l'oreille et non que des pieds ...
Le magnifique morceau "Guilty" est lui complètement vidé de tout sens, exsangue, même la voix qui nous enivrait tant est creuse ... le morceau n'a absolument aucun intérêt ... c'est long et ennuyeux ...
Je m'attends au pire avec le morceau emblématique "Tubular Bells" et le pire arrive ... on se demande dans quelle galère Mike Oldfield s'est laissé entraîner, même si on connait son goût pour la dance, le bouchon est ici poussé un peu loin, et on est en droit de soupçonner une manoeuvre commerciale, la magie du morceau étant ici complètement eclipsé par une musique technoïde facile et séductrice.
Le massacre continue avec le morceau "To France", une des plus belles mélodies vocales que Mike Oldfield a créée se retrouve ici de nouveau vidé de sa substance, la voix diaphane de Maggie Reilly étant ici remplacé par une voix auto-tunée désincarné ... horrible !
Je sens que je vais encore souffrir sur les morceaux qui restent : le magnifique "Northstar" a perdu sa boussole, "Moonlight Shadow" aussi, même constat que "To France", la voix de Maggie Reilly nous manque, la version electrofunk de Guilty ne convainc pas et ce n'est pas la version dansante de "Tubular Bells" qui va vous captiver ... alors que reste t'il ? ... et bien le dernier morceau "Never Too Far", un morceau inédit qui nous signale qu'on peut toujours poursuivre la route ... et bien ce sera sans moi, n'en déplaise ...
Finalement ce disque révèle pour ceux qui ne le savaient pas déjà que Mike Oldfield est un fin mélodiste, car ces morceaux, même si on leur enlève ce qui fait leur plus grandes qualités, comme le travail sur les voix, ou la guitare de Mike Oldfield, on obtient des pièces aux airs suffisamment accrocheurs que pour être dansables une fois qu'on leur applique une bonne rythmique.
Et comme dit la Fable :
« Que faisiez-vous au temps chaud ?
— Nuit et jour à tout venant
Je chantais, ne vous déplaise.
— Vous chantiez ? j'en suis fort aise.
Eh bien !dansez maintenant. »
Vous savez ce qu'il vous reste à faire ...