Prenons l'album pour ce qu'il est, une succession de remix des plus grands tubes de Mike Oldfield, par des artistes de la vague DJ/électro (essentiellement Torsten "York" Stenzel) : nous avons droit à des versions commercialement plus actuelles, profilées pour le dancefloor des boîtes de nuit hype. Là, ça envoie le pâté, car la base musicale (Mike Oldfield, ce génie ! "Ommadawn", "Tubular Bells", "Moonlight Shadow", "Guilty", "To France"... ) est sublimissime à souhait. York fait son taf, et il le fait bien. Rythmé et percutant, ce "Tubular Beats" montre les capacités dansantes de tubes sensiblement intellectuels. Des beats à la pelle, pour le plus grand plaisir des amateurs de musiques électroniques.
Prenons l'album pour ce qu'il n'est pas, un nouvel album de Mike Oldfield : un virage musical pour l'un des meilleurs compositeurs du vingtième siècle. En collaboration avec l'allemand York, l'artiste revisite ses classiques pour leur donner une vie nouvelle, un souffle original. Et c'est là que le bât blesse ! D'une part, car les classiques, ça reste les classiques. Quid d'une reprise meilleure que l'originale ! Autant pour "Tubular Bells", album mythique qu'il avait réenregistré en 2003 pour corriger les quelques imperfections de l'original, cela valait le détour, car ce disque montrait l'évolution de Mike Oldfield, et remettait son oeuvre au goût du jour et du son actuel. Pour "Tubular Beats", c'est une autre histoire, car il ne reprend pas un album complet, mais des bribes de ses albums. En tant que puriste, difficile d'accepter la parcellisation de chefs-d'oeuvre, d'albums concepts indivisibles, dont la lecture doit se faire du début à la fin, d'une traite, pour apprécier pleinement l'entièreté des subtilités musicales d'un disque magistral. Ici, c'est un best of fourre-tout remixé en attendant la prochaine galette.