"Stop on the red, cross on the green, never take a ride in the strangest machine, and always make sure you're burnin' on Turbo Power..."
Je viens de revoir sur le net des spots pub pour la sortie du fameux Turbo de JUDAS PRIEST en 1986. On y voit ce cher Rob Halford avec sa belle crinière blonde jouer les agents de la circulation pendant que K.K. Downing drague les p'tites nénettes ricaines... Je commence à saisir pourquoi cet album a semé la discorde auprès des fans de la première heure... Le Prêtre aurait-il perdu la foi ? Robinou aurait-il fait des yeux doux à Mister Dollar ? K.K. Downing aurait-il décidé de copier son caniche ? À l'écoute de cette dixième offrande, y a de quoi se poser la question.
C'est surtout le son aseptisé qui surprend sur ce disque. Comparé à un Defenders par exemple, la production est plus lisse et FMisée. Locked In me fait moins d'effet que les baffes de K.K. infligées à Rob dans le clip (marrant) dudit morceau, tandis que l'immature Parental Guidance et le périmé Rock You All Around The World donnent dans la grosse blague. Sans compter l'hyper-accrocheur Private Property, Hot For Love et son intro bandante ou encore le musclé Reckless.
Turbo Lover, le single-phare, est énorme. Un titre tout en progression avec des arrangements savamment dosés de riffs carrés et de soli dévastateurs (avec un petit faible pour le coup de mitraillette joué par Tipton). Out In The Cold est un titre intimiste d'une grande classe, dont il m'aura fallu du temps pour l'aduler, mais comment ne pas être sous le charme de cette intro magnifique au synthé (l'une des plus belles du groupe)... D'ailleurs, elle me fait un peu penser au début d'Apocalypse Now avec Martin Sheen dans sa chambre, les hélicos, les gros plans sur le ventilateur...
Enfin, je crois que je vais provoquer un tollé auprès des Metalheads mais tant pis. Je le clame bien haut : oui, j'aime Wild Nights, Hot & Crazy Days et si ça vous plaît pas, sachez que je vous emmerde et que je rentre à ma maison ! Non, plus sérieusement, c'est vrai que j'apprécie le côté facile de ce morceau qui passe très bien chez moi. C'est peut-être dû au fait que j'avais ça en tête à un moment de ma vie où j'étais le plus cool possible...
Finalement, cas épineux que ce Turbo. Un disque aux avis divergents, pour ma part je l'aime pas mal, allez, beaucoup même. J'étais parti sur l'idée que Turbo c'est un peu l'Eliminator de JUDAS PRIEST mais en moins bien. Rob et ses potes ont voulu partir à la conquête de l'Ouest, mais je leur donne raison. Cet album purement commercial contient de (très) bons moments, et Turbo mérite d'être écouté au moins une fois pour se forger une idée !
"Turbo : fuel for life !"
(Critique reprise du site NIME)