En guise de petite chronique, j'ai décidé de m'intéresser a la carrière solo de David Byrne, ex-frontman des Talking Heads (et également ancien catcheur, sous le pseudonyme "El Diablo", selon les Simpsons).
Après Naked sorti en 1988, les Talking Heads se séparent officieusement et chaque membre du groupe repart travailler sur ses projets solo. L'année suivante, David Byrne fonde son label Luaka Bop qui met en avant des rééditions et de nouveaux artistes dans le genre musique du monde. Il sort également sur ce label son premier véritable album solo (outre My Life In The Bush Of Ghosts et Songs From The Catherine Wheel sortis en 1981). Ce premier album nommé Rei Momo explore de nombreuses facettes de musiques du monde et notamment les musiques latines. Après avoir officiellement annoncé dans la presse la séparation des Heads, Byrne se concentre en 1991 à l'écriture d'un nouvel album, intitulé simplement Uh, Oh.
De prime abord, l'album reprends ce qui a fait le succès des Talking Heads : des chansons pop basées sur les percussions et le groove surmontées du chant et des paroles paranoïaques de Byrne. Si on s'y intéresse de plus près, le chanteur se détache plus des Talking Heads dans le sens ou les chansons sont plus pop et moins funky, peut-être dans le sens ou Byrne voulait toucher un public nouveau. Quoiqu'il en soit, les restes de Rei Momo se font sentir dans tout l'album, avec des passages latinos plutôt amusants. On peut d'ailleurs noter l'impressionnante liste de musiciens invités pour l'enregistrement des morceaux !
Sur le disque en lui-même, on passe de l'excellent ("Girls On My Mind", "She's Mad") au dispensable ("A Walk In The Dark", "Monkey Man" et sa ligne piquée à Imagination) mais jamais médiocre. Le reste des morceaux est agréable à écouter, rappelle parfois le meilleur des Talking Heads ("Hanging Upside Down", "Twistin' In The Wind" ou encore "The Cowboy Mambo") ou ce que Byrne composera plus tard ("Now I'm Your Mom", "Tiny Town" et "Somebody"). Mention spéciale au morceau "Something Ain't Right" avec sa "mélodie" construite sur plusieurs sifflets.
Dans l'ensemble, ce disque est sympathique et mérite au moins toute l'attention qu'on aurait pu porter à un True Stories ou un Naked de la part des Heads. Il conviendra tout à fait en musique de conduite ou en background music pour apéritif sympathique.
Reste à souligner la tournée qui fera la promo du disque le reste de l'année 92. Toute sympathique, la setlist reprendra une grande partie de l'album mais également quelques titres des Talking Heads, dont certains n'avaient encore jamais été joués live à cette époque. Ces concerts sont documentés par le film musical Between The Teeth qui reprends d'ailleurs certains codes mis en place pour Stop Making Sense une dizaine d'années auparavant.
David Byrne continuera par la suite sa carrière solo qui le mènera deux ans plus tard à un nouvel album.