Très vie casté comme un drôle d'oiseau au milieu de la savane du rap, Danny Brown a longtemps cultivé cette image d'original en marge du genre, prompt aux multiples grands écarts, passant de la trap la plus hardcore à des envolées EDM. Une singularité qui lui a permis de se faire une place à part, peut être trop à part même.
C'est avec un nouveau style, notamment capillaire, que Brown décide de prouver qu'il n'est pas simplement qu'un illuminé mais tout d'abord un artiste respectable et toujours intéressant. Mettant quelque peu de côté sa folie sans pour autant se renier, il parvient à épaissir son bagage et propose ici son album le plus solide. Plus concis, moins bordélique, tout en gardant son style inimitable porté par sa voix nasillarde, le rappeur de Detroit montre toutes ses qualités sur une ambiance sonore préparée aux petits oignons par Paul White, JPegmafia, Flying Lotus et Q.Tip - producteur exécutif du projet. Des styles différents entre hiphop alternatif, électro et rap old school mais qui se recoupent parfaitement et sur lesquels il sait être totalement à son aise. Gros kif.