Ultraviolet
6.7
Ultraviolet

Album de Kylesa (2013)

Comme Baroness, Kylesa a jeté le bébé-violence avec l'eau du bain. Comme s'ils avaient grandi, que leur désir d'exprimer leur haine s'était évanoui à force d'écumer les squats et les scènes étouffantes de spotlights. Comme on pouvait le craindre avec Spiral Shadow et un morceau comme "Don't look back", Kylesa a pris le virage du bonheur, sans toutefois vraiment renier ce qu'il était. Il se dégage une bonne humeur et un parfum estival de ces compositions qui sont globalement assez peu sombres, malgré ce qu'en disait le groupe pour marketer la nouvelle progéniture.

Pour être plus rigoureux, je pourrais dire que l'intro de tel morceau me fait penser à la Coldwave des 80's, que tel autre me rappelle le Hard Rock à chanteuses (L7 par exemple) des années 90, mais ce serait juste démontrer que j'ai bien rédigé ma critique en suivant le fil de l'album. Mieux vaut donc une restitution globale.

Sur ce nouvel album, s'alternent des morceaux-massues au chant "hurlé" des deux côtés, tandis que d'autres morceaux sont plus expérimentaux, que ce soit à la guitare ou au chant.
On se demande alors ce qui a fait cette évolution, pourquoi les grandes gloires Metal/Hardcore/Metal moderne (pour pas dire Sludge) sont devenues plus radio-friendly (Mastodon, Baroness, Neurosis (??? ahah)). Seraient-ce les tournées ? La perméabilité inévitable d'un groupe à l'autre ? Faut-il que la contre-culture musicale prenne le contrepied de la conjoncture économique et politique ? En temps de crise économique et d'injustices sociales, faut-il éclairer le tunnel sous la Manche ?

Si on part du principe qu'un groupe doit avoir une identité forte et reconnaissable du premier au dernier jour (AC/DC, Motorhead, Iron Maiden...), alors on peut aisément chier sur cette trahison aux productions du premier album à Static Tensions, qui mariaient parfaitement pilonnage Sludge et envolées psychédéliques. Si on décide que ce groupe composé d'humains et non pas de machines a le droit d'évoluer, de se faire plaisir, mais aussi de toucher un nouveau public et un meilleur cachet, alors on peut facilement admettre que ce nouvel album est une réussite et qu'il peut même ouvrir quelques portes musicales pour le groupe à l'avenir. En clair, cet album a du potentiel mais ressemble un peu trop à un patchwork d'idées d'antan et nouvelles. S'il peut permettre d'éclairer d'autres groupes sur la démarche à suivre, il est surtout une première ébauche de ce qui pourra être une formule gagnante à l'avenir, si elle parvient à se raffiner et à se complexifier un chouïa en quelques albums.

Allez, on tient le bon bout pour la participation à l'Eurovision !
Adrast
7
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Créée

le 31 mai 2013

Modifiée

le 3 juin 2013

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